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Locataires en galère

Portée par les JO de Paris 2024, la pression immobilière s’immisce dans l’intimité des foyers

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Rester chez ses parents, cohabiter avec son ex, déménager prématurément… A l’approche des JO, des Franciliens ont recours à la débrouille pour se loger et voient leur quotidien chamboulé en raison de la pression immobilière.
Malgré leur séparation, Mark et Roxanna sont contraints de vivre sous le même toit à cause de l’asphyxie du marché locatif. (Cha Gonzalez/Libération)
par Névil Gagnepain et Cécile Massin
publié le 10 avril 2024 à 20h22

Depuis un mois, Roxane, 28 ans, vit avec son ex. La jeune femme cherche un nouvel appartement, sans succès. Son statut d’intermittente du spectacle a toujours plutôt rebuté les agences immobilières et les propriétaires mais avec son salaire d’environ 3 000 euros net par mois, la jeune musicienne espérait pouvoir trouver son bonheur : un T2 dans l’est parisien, pour un budget maximum de 1 000 euros par mois. Mais cette fois, ses recherches butent sur un obstacle supplémentaire : les Jeux de Paris. Depuis un an, les locations longue durée se font plus rares dans la capitale alors que les congés locatifs abusifs, eux, se multiplient. En espérant le louer à prix d’or pendant les JO, les propriétaires récupèrent leur bien en prétextant vouloir y habiter ou le vendre.

«C’était ingérable»

Le verrouillage du marché locatif parisien a de multiples causes mais en ce printemps, ils sont nombreux, comme Roxane, à devoir subir des cohabitations forcées. Après six ans de relation avec Mark, 28 ans, et deux ans à vivre sous le même toit, le couple a décidé de se séparer mais faute d’alternative les deux intermittents du spectacle continuent de partager leur trois-pièces, situé à deux pas de la Porte de Bagnolet.

«Souvent, je dors chez ma sœur, mais je sens bien que ce n’est pas idéal, explique Roxane