Maître de conférences en science politique à l’université de Lille, membre du Centre d’études et de recherches administratives, politiques et sociales (CERAPS), Fabien Desage a axé ses recherches sur ce qu’il appelle la «préférence communale», c’est-à-dire «le soutien apporté par les maires ou leurs adjoints à des ménages candidats qui habitent déjà la commune, ou qui entretiennent des liens étroits avec celle-ci». Or, le projet de loi Kasbarian (du nom du ministre délégué au Logement) va octroyer un «privilège inouï» aux maires en les dotant d’un droit de veto, juge-t-il. Avec un double risque : celui d’institutionnaliser le clientélisme municipal, mais aussi que cette préférence «communale» se transforme en préférence «nationale». Il fait partie d’un collectif de 132 chercheurs qui lancent l’alerte.
L’article 2 du projet de loi va permettre aux maires de choisir les habitants qui y entrent, puisqu’il disposera notamment d’un droit de veto sur les candidatures des autres réservataires (le préfet, les bailleurs sociaux). Guillaume Kasbarian, juge «normal et nécessaire que les maires aient un droit de regard sur le peuplement des logements sociaux» Qu’en pensez-vous ?
C’est une vieille revendication des élus locaux, pour maîtriser le peuplement de leur