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Clientélisme

Projet de loi logement : «On a l’impression d’une action publique de plus en plus idéologique»

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Crise du logementdossier
Le chercheur Fabien Desage dénonce le risque clientéliste du texte présenté par le ministre du Logement, Guillaume Kasbarian, qui accorde un droit de veto aux maires sur les candidats aux nouveaux logements sociaux et pourrait aboutir à instaurer une «préférence nationale» dans certaines communes.
A Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne). Un collectif de 132 chercheurs lance l’alerte sur les risques liés à la politique du gouvernement sur le logement. (Patrick Tourneboeuf/Tendance Floue)
publié le 3 mai 2024 à 13h07

Maître de conférences en science politique à l’université de Lille, membre du Centre d’études et de recherches administratives, politiques et sociales (CERAPS), Fabien Desage a axé ses recherches sur ce qu’il appelle la «préférence communale», c’est-à-dire «le soutien apporté par les maires ou leurs adjoints à des ménages candidats qui habitent déjà la commune, ou qui entretiennent des liens étroits avec celle-ci». Or, le projet de loi Kasbarian (du nom du ministre délégué au Logement) va octroyer un «privilège inouï» aux maires en les dotant d’un droit de veto, juge-t-il. Avec un double risque : celui d’institutionnaliser le clientélisme municipal, mais aussi que cette préférence «communale» se transforme en préférence «nationale». Il fait partie d’un collectif de 132 chercheurs qui lancent l’alerte.

L’article 2 du projet de loi va permettre aux maires de choisir les habitants qui y entrent, puisqu’il disposera notamment d’un droit de veto sur les candidatures des autres réservataires (le préfet, les bailleurs sociaux). Guillaume Kasbarian, juge «normal et nécessaire que les maires aient un droit de regard sur le peuplement des logements sociaux» Qu’en pensez-vous ?

C’est une vieille revendication des élus locaux, pour maîtriser le peuplement de leur