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Rabotage

Réforme du calcul des APL: les allocataires perdants

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La réforme des APL en «temps réel» s’est traduite par une perte pour un tiers des allocataires, et un gain pour l’Etat de 1,1 milliard d’euros. 400 000 n’ont plus touché un centime d’aide, tandis que 115 000 en sont devenus bénéficiaires.
Les participants à un congrès du logement à bas prix, à Strasbourg, protestent contre l'annonce de la réduction des allocations logement, en septembre 2017. (Patrick Hertzog/AFP)
publié le 4 septembre 2022 à 15h46

Le coup de rabot de 5 euros sur les APL avait plombé le début du quinquennat Macron. Cette fois, sur fond d’inflation galopante, le gouvernement n’a pas refait la même erreur. Adopté le 3 août, le «paquet pouvoir d’achat» prévoit d’augmenter de 4 % les prestations familiales et de 3,5 % le montant de l’aide personnalisée au logement (APL), avec effet rétroactif au 1er juillet. Un coup de pouce bienvenu après la réforme du mode de calcul des APL, qui a fait perdre 1 500 euros en moyenne aux allocataires sur le dernier quinquennat, a calculé Pierre Concialdi, chercheur à l’Institut de recherches économiques et sociales : «On a beaucoup parlé de la baisse des 5 euros à l’été 2017, qui a généré une économie annuelle de 400 millions d’euros, mais beaucoup moins du changement du mode de calcul, qui a produit une baisse deux fois et demie plus forte !»

La réforme avait été annoncée dès le 4 juillet 2017 : dans sa déclaration de politique générale, le Premier ministre Edouard Philippe critiquait l’inefficacité de la politique française d’aide au logement qui se manifeste par une «dépense deux fois plus élevée que celle de ses voisins européens [alors que] les Français éprouvent toujours autant de difficulté à se loger». Pas de quartier : alors que les Français sont sur la