«Quand on est arrivés mardi dans le gymnase, il n’y avait aucune séparation, juste des lits de camp en rangs d’oignon. Sous les lits, les réfugiés avaient rangé leurs valises. En deux jours et demi, on a installé le système et, maintenant, les gens ont un espace à eux, de l’intimité», témoigne Clara, 21 ans. Etudiante à l’Ecole nationale d’architecture de Versailles, elle fait partie de la dizaine de volontaires qui ont aménagé le gymnase Marie-Paradis, près de la gare de l’Est, dans le Xe arrondissement. Emboîter les tubes en carton est un jeu d’enfant. «Le plus long a été de découper le tissu», dit sa camarade Juliette, en salopette bleu de travail. Jeudi matin, elle finissait d’accrocher avec des épingles à nourrice les rideaux qui cloisonnent chacune des 41 «chambres» de 2 m², où les femmes et les enfants qui défilent dans le gymnase réquisitionné par la mairie de Paris début mars peuvent désormais se reposer à l’abri des regards, une, deux ou trois nuits, avant de repartir vers le sud de l’Europe.
Comme dans celui de la gare de Lyon, les étudiants ont suivi les instructions de Shigeru Ban, inventeur du système PPS («Paper Partition System»). Ban, conseiller du Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR), a expérimenté ce système ingénieux, qui permet de compartimenter facilement un hangar, un entrepôt ou un gymnase, pour la première fois au Japo