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Précarité

Sans-abri : la longue errance des occupants du campement du Boulevard Saint-Germain

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La dizaine de personnes installées par Droit au logement à proximité du ministère du Logement ont tous des papiers en règle et un travail. L’association pointe le problème général des logements vacants.
Dans le campement installé par Droit au logement boulevard Saint-Germain à Paris, le 21 Janvier 2024. (Stéphane Lagoutte/Myop pour Libération)
publié le 22 janvier 2024 à 18h49

«Et si, sous la tente, c’était ta fille ?» A la sortie du métro Solférino, une affiche s’efforce d’interpeller les rares passants sur le campement installé par l’association Droit au logement. Depuis Noël, bravant le froid et la pluie, une dizaine de personnes à la rue occupent nuit et jour un petit bout du boulevard Saint-Germain, dans le VIe arrondissement de Paris, pour faire reconnaître leur «droit au logement opposable». L’an passé, les campeurs s’étaient installés à la Bastille. Cette fois, ils ont monté leur barnum place Bainville, à mi-chemin entre le ministère du Logement et l’Assemblée nationale – ce qui leur a valu la visite de plusieurs députés Nupes.

Parmi les SDF, Danara Ounkourova, 37 ans. Cette cheffe cuistot originaire de Russie est «tombée dans la rue» en décembre, après avoir dû abandonner en catastrophe le logis insalubre qu’elle louait pourtant à prix d’or : sa fille y avait développé une maladie respiratoire à cause de l’humidité et son état s’aggravait de jour en jour, raconte cette brune soignée, un bol de «chorba» à la main. Le projet de loi pour la rénovation de l’habitat dégradé, examiné à partir de ce lundi à l’Assemblée, vise précisément à endiguer ce fléau sanitaire et social qui concerne 1,5 million de copropriétés. En attente d’un logement social depuis quatre ans, Danara fonde tous ses espoirs dans cette action collective.

«La ville est devenue cruelle»

A l’image de cette mère courage dont la fille étudie à la Sorbonne, tous les habitants du campement ont des p