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Libération
Reportage

Bâtiment imprimé en 3D : «On gagne trois mois sur un chantier classique»

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A Bezannes, dans la Marne, un bailleur social fabrique un bâtiment de deux étages et douze logements grâce à un robot géant installé au-dessus du chantier. Un procédé qui se développe, et permet notamment de réduire les délais.
Une tête robotisée dépose couche après couche un béton foncé et texturé sur des ébauches de murs. (Christophe Maout/Libération)
publié le 6 mai 2025 à 10h06

A la place du vacarme habituel d’un chantier, on est accueilli par du metal craché par une petite enceinte entre les murs encore ouverts aux quatre vents du rez-de-chaussée. «Ça, c‘est les Allemands», explique avec un sourire en coin Jérôme Florentin, directeur de la maîtrise d’ouvrage et de l’aménagement chez le bailleur Plurial Novilia, en montant l’escalier tout frais. En haut des marches, on débouche sur l’étage en train d’être construit : toujours pas un bruit de construction, presque pas de bazar non plus, juste les deux Allemands en question, tablette en main, qui contrôlent une tête robotisée déposant couche après couche d’un béton foncé et texturé sur des ébauches de murs.

Nous sommes à Bezannes, juste à côté de Reims, un ancien village qui s’est développé depuis l’arrivée de la gare Champagne-Ardenne TGV il y a une vingtaine d’années. Dans ce décor tout neuf, les habitants ont l’habitude des bruits de construction, des silhouettes de grues, des lotissements qui sortent un peu partout de terre. Mais ce chantier-là n’est pas tout à fait comme les autres. La machine qui s’agite et donne l’impression que l’immeuble se construit tout seul est une imprimante 3D géante. Fixée sur un portique qui domine la construction, elle avance et recule à son rythme, sous l’œil attentif des jeunes hommes aux manettes, deux ingénieurs de l’entreprise Peri G