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Libération
Reportage

Tiers-lieux : près de Lyon, un «petit village» social et solidaire, havre pour les plus précaires

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Dans le plus grand tiers-lieu mixte de France, les Grandes Voisines, qui compte cinq centres d’hébergement d’urgence mais aussi une salle de spectacles, un centre de santé ou encore un hôtel, tous espèrent faire perdurer cet espace après l’occupation temporaire, prévue jusqu’à l’été  2026.
Près de l'entrée des Grandes Voisines, à Francheville, le 5 février. (Antoine Merlet/Zeppelin pour Libération)
par Maïté Darnault, correspondante à Lyon et photos Antoine Merlet. Zeppelin
publié le 2 mars 2025 à 11h39

A ses trois enfants, Fouzia a expliqué que «la vie, c’est comme un trajet en bus» : «Et le prochain arrêt, ce sera chez nous.» En attendant, cette Algérienne de 42 ans fait «tout pour bien les encadrer». Et qu’ils «oublient le souvenir de la rue». Il y a quatre ans, elle a posé ses valises dans l’un des cinq centres d’hébergement d’urgence des Grandes Voisines, à Francheville, dans l’ouest cossu de la métropole de Lyon. Proche de la grande forêt du vallon de l’Yzeron, c’est aujourd’hui le plus vaste tiers-lieu «social et solidaire» de France, qui abrite 475 personnes en grande précarité, dont 200 enfants. C’est aussi une zone d’activité économique, d’insertion professionnelle et de pratique artistique ; l’adresse d’une salle de spectacle, d’une ludothèque, d’une épicerie sociale, d’un centre de santé et d’un hôtel trois étoiles. Un «petit village», résument ses habitants, ce mercredi de février.

En 2021, l’ouverture des centres d’hébergement dans la commune de 15 000 habitants avait fait éructer les maires (de droite) du coin. Un jour, deva