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Prostitution

Loi Billon : élus et associations dénoncent un «subterfuge» renforçant la pénalisation des clients

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L’article 11 du texte visant à protéger les mineurs des crimes et délits sexuels et de l’inceste accroît la pénalisation des clients de personnes prostituées, y compris majeures si elles sont considérées comme vulnérables. Raphaël Gérard, député LREM, estime qu’il s’agit d’un «cavalier législatif».
La loi du 13 avril 2016 prévoit la pénalisation des clients des personnes prostituées. (Charly Triballeau/AFP)
publié le 6 mai 2021 à 12h15

Un «subterfuge» qui a failli passer inaperçu. Le terme est de Raphaël Gérard, député LREM de Charente-Maritime. Et concerne la proposition de loi d’Annick Billon – sénatrice Union centriste (UC) de Vendée – visant à protéger les mineurs des crimes et délits sexuels et de l’inceste, promulguée le 21 avril. Particulièrement médiatisée pour la création d’un seuil d’âge de non-consentement à 15 ans, son importance a été saluée par nombre de politiques. Mais une tout autre disposition s’est glissée dans le texte. Avec cette loi, les clients de personnes prostituées mineures seront plus lourdement sanctionnés, mais pas seulement. Ceux de travailleurs et travailleuses du sexe majeurs pourront l’être également.

Concrètement, un client «pourra être fiché au Fijais [Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes, ndlr] ou être soumis à une injonction de soins», explique Caroline Mecary, avocate au barreau de Paris, qui ne manque pas de relever «l’illisibilité et le manque de clarté» du texte. La disposition ne concerne pas l’ensemble des prostituées majeures, uniquement celles qui sont considéré