Huit mois de retard. Lundi 6 novembre, le projet de loi immigration arrive enfin au menu des sénateurs en séance publique. Point d’impatience, plutôt de la lassitude : depuis son examen – puis sa suspension – en commission en mars, le texte porté par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, n’a eu de cesse d’être repoussé par l’exécutif. Soit pour cause de débats éruptifs sur la réforme des retraites au printemps, soit – surtout – faute de majorité à l’Assemblée nationale. Dans l’intervalle, les parlementaires de la majorité, de droite et d’extrême droite ont rivalisé de sorties médiatiques régulières autour des questions de délinquance, d’expulsions, ou plus récemment d’aide médicale d’Etat qu’il faudrait selon ces derniers réserver aux situations «d’urgence». C’est Un jour sans fin avec Eric Ciotti, Bruno Retailleau et Jordan Bardella à la place de Bill Murray.
Le texte qui sera débattu toute la semaine prochaine au Sénat a – tout de même – quelque peu évolué depuis le printemps. Le gouvernement l’avait imaginé dans la droite ligne du précédent, porté