Après avoir déclaré mercredi avec son collègue Gérald Darmanin vouloir être «méchants avec les méchants et gentils avec les gentils», Olivier Dussopt a donné plus de détails sur le projet de loi immigration prévu pour 2023. Invité de France info ce jeudi matin, le ministre du Travail a d’emblée écarté «tout plan de régularisation massive». «Ce que nous proposons, c’est une régularisation au cas par cas. Il n’y a rien de massif à tout cela», a-t-il insisté.
Pour Olivier Dussopt, la loi immigration signerait la «fin d’une hypocrisie» : «Lorsque vous arrivez en France, que vous êtes demandeur d’asile parce que vous venez d’une région en grande difficulté, en guerre ou que vous faites l’objet de persécution, vous n’avez pas le droit de travailler tant que le statut de réfugié ne vous est pas accordé, tant que la protection internationale ne vous est pas accordée», a d’abord constaté le ministre. Avant de développer son propos, citant des pays «exposés», «les plus dangereux», tels que «l’Afghanistan ou la Syrie». Pour ces pays, selon le ministre du Travail, il n’y a pas lieu d’attendre des mois à attendre pour travailler car «l’intégration passe par le travail».
🔴 DIRECT - Olivier Dussopt, ministre du Travail, du Plein emploi et de l'Insertion, est l'invité du #8h30franceinfo
— franceinfo (@franceinfo) November 3, 2022
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Au sujet du titre de séjour «métier en tension», pour recruter dans les métiers et secteurs en pénurie de main d’œuvre, le ministre du Travail a précisé qu’il allait concerner entre «quelques milliers et quelques dizaines de milliers de personnes». «Des hommes et femmes que nous croisons dans notre quotidien […] Des gens dont nous avons besoin, dont l’économie a besoin», a souligné le ministre, citant notamment les secteurs de la restauration et du bâtiment.
Amende administrative forfaitaire contre le travail au noir
Deuxième phase de la réforme, le gouvernement prévoit de sanctionner plus durement les patrons qui ont recours au travail au noir. Le ministre du Travail a rappelé que le recours à des travailleurs en situation irrégulière est «sanctionnable». Il souhaite que la future loi immigration permette des «sanctions plus rapides», soit «pas des mois et des années après la constatation». Il évoque notamment «une amende administrative forfaitaire, une fermeture administrative» des établissements et la réforme viserait en priorité les entreprises qui ont «délibérément» recours à des travailleurs en situation irrégulière.
Interview
Au même moment, sur BFMTV, c’est Olivier Véran, porte-parole du gouvernement, qui a effectué le service après-vente du projet de loi. «On vise à améliorer les dispositifs qui sont actuellement en vigueur dans notre pays», a-t-il une nouvelle fois martelé. «On parle de permettre à des personnes qui, aujourd’hui, occupent des postes absolument fondamentaux pour faire tourner notre économie» de travailler non pas «en situation d’illégalité», mais «de le faire en situation de légalité», a-t-il ensuite précisé.