Menu
Libération
Jeunesse

Lutte contre les rixes dans les quartiers : «C’est du temps long, mais la majorité de nos politiques sont sur du court terme»

Article réservé aux abonnés
Les professionnels de terrain regrettent le manque d’implication des autorités à long terme, malgré un plan gouvernemental sur le sujet en 2021, pour endiguer les drames toujours nombreux liés aux guerres entre bandes.
A Garges-lès-Gonesse (Val d'Oise), le 18 juin 2022, lors d'un tournoi de football visant à lutter contre les violences inter-quartiers. (Stéphane Lagoutte/Myop pour Libération)
publié le 23 octobre 2023 à 18h20

La fin de l’histoire : un prénom, une rue, un âge dans la rubrique «faits divers». Des mômes se battent parfois jusqu’à la mort pour défendre une cité, une ville ou une réputation. Ça porte un nom. On dit «rixe». Derrière ce mot, un monde entier reste enfoui sous le silence. L’affrontement est souligné, la mort est inscrite mais tout le reste est planqué dans le «c’est comme ça». La fatalité face à la mort de gamins. Les embrouilles entre cités pourrissent des jeunesses entières : territoires interdits, frontières invisibles, peur au bide, mômes obligés de changer d’établissements scolaires pour éviter de se faire bastonner. Comment vivre sereinement lorsqu’on ne peut pas traverser la rue sans craindre le pire ? Pourquoi se tapent-ils dessus ? Pourquoi une embrouille s’arrête puis reprend du jour au lendemain ? Tout le monde regarde la fin et néglige le début de l’histoire.

Des initiatives locales parviennent parfois à résoudre des bastons après de longs et périlleux dialogues entre différents intermédiaires (éducateurs, jeunes, élus locaux, etc.). En 2021, le gouvernement a présenté un plan de «lutte contre les rixes», en se fixant trois objectifs : prévenir et détecter les affrontements interquartiers impliquant majoritairement des mineur