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Déshabillage

Madagascar, Tunisie, Bulgarie… Pour les uniformes de ses armées, la France fait l’impasse sur le «made in France»

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L’entreprise française Marck & Balsan, qui produit ses uniformes dans l’Hexagone, ferme une usine à Calais après la perte d’un marché public au profit d’un concurrent tricolore qui fabrique notamment à Madagascar. Entre économies sur les coûts et enjeux de sécurité, la confection française semble être devenue une exception pour l’habillement des militaires.
Le nouveau treillis de l’armée de terre, le modèle F3 «bariolage multi-environnement»‚ est loin de cocher toutes les cases du «made in France». (Antoine Siffroi/Armée de Terre)
publié le 8 février 2025 à 16h32

Au croisement des problématiques brûlantes de souveraineté et de défense, l’industrie française de l’habillement militaire affiche un bleu-blanc-rouge bien terne. Dernier exemple en date avec le groupe Marck & Balsan, qui a annoncé mercredi 29 janvier fermer son usine de Calais (Pas-de-Calais), à cause, assure-t-il, de la perte d’un appel d’offres il y a quelques mois sur la fourniture à l’armée d’uniformes de cérémonie. 66 employés restent sur le carreau et la confection des tenues passe aux mains de la société Paul Boyé, dont une partie de la production est réalisée à Madagascar. De quoi interroger sur la provenance des habits de nos militaires, ainsi que sur les réactions politiques relativement limitées à ce sujet.

Sur son site internet, Marck & Balsan assume pourtant la présence d’un de ses sites de production en Tunisie et des partenariats avec des usines en «zone Euromed [régions du sud et de l’est de la Méditerranée, ndlr], en Chine et en Inde». Mais le directeur général de l’entreprise, Laurent Marck, se montre catégorique auprès de Libération : «Les uniformes, eux, sont 100 % français.» Sur les six sites de production français du groupe, celui de Calais