Menu
Libération
Social

Maltraitances envers les personnes âgées, handicapées et pauvres : des états généraux organisés mi-mars

Le ministère des Solidarités entend faire de la protection des adultes vulnérables une cause aussi identifiable que la lutte contre les violences faites aux femmes ou aux enfants.
D'après un sondage du Crédoc, 70 % des Français se disent inquiets des risques de maltraitance pour eux-mêmes ou leurs proches. (Siriporn Wongmanee / EyeEm/Getty Images)
publié le 2 février 2023 à 19h45

Il y a eu le Grenelle des violences conjugales, l’installation de la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise) et désormais les états généraux de la maltraitance. Le gouvernement entend en tout cas mettre ce nouveau chantier, qui doit démarrer le 16 mars, sur le même plan que les deux premiers. Avec l’espoir que la lutte contre la maltraitance des personnes âgées, handicapées et pauvres atteigne le même «stade de visibilité» que les autres, indique ce jeudi le cabinet du ministre des Solidarités, Jean-Christophe Combe, quelques jours après le premier anniversaire de la publication de l’ouvrage les Fossoyeurs, qui a mis au jour les dérives du groupe d’Ehpad Orpéa.

Selon un sondage du Crédoc mené au mois de novembre, 70 % des Français se disent inquiets des risques de maltraitance pour eux-mêmes ou leurs proches – une préoccupation qui arrive en deuxième position après la maladie grave et avant le changement climatique, la guerre ou le terrorisme. Par ailleurs, 65 % des sondés trouvent que l’on ne parle pas suffisamment des violences envers les personnes âgées et les personnes handicapées, et 57 % en ce qui concerne les précaires.

Les états généraux de la maltraitance se dérouleront de mars à juin et déboucheront sur la publication d’un rapport au mois de juillet. «A côté des instances d’experts et des institutions de la République, il faut une assise très large de la société civile, des associations et, au premier chef, des personnes concernées, pour qu’on puisse construire une véritable politique à l’échelle qu’elle mérite», défend le cabinet de Jean-Christophe Combe, quatre mois et demi après l’annonce du lancement d’une stratégie nationale de lutte contre les maltraitances.

Une phase de concertation réunira les instances représentatives des personnes concernées et des professionnels, puis des groupes de travail se mettront en place, pilotés par le cabinet du ministre des Solidarités avec l’appui de «personnes ressources», parmi lesquelles la députée Renaissance Annie Vidal et le sénateur LR Bernard Bonne. Un groupe de travail se réunira sous l’égide du Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR) et fera intervenir des membres des forces de l’ordre, des acteurs de la justice, des représentants de l’Association des maires de France, des associations de personnes âgées, handicapées… Un second groupe sera chapeauté par l’Ordre des pharmaciens et s’intéressera au repérage précoce des maltraitances à domicile, en s’appuyant notamment sur les acteurs de l’hospitalisation à domicile et les travailleurs sociaux. Syndicats de salariés, syndicats étudiants et divers ordres professionnels seront intégrés aux échanges.

En septembre, le ministère des Solidarités avait annoncé quatre saisines simultanées visant à mieux identifier les situations de violences, tant en institution qu’à domicile. L’Inspection générale des affaires sociales (Igas) rendra son rapport au mois de mai, la Conférence nationale de santé en octobre et le Haut Conseil de santé publique en décembre.

(1) Sondage mené en ligne auprès de 3 000 personnes âgées de 15 ans et plus selon la méthode des quotas.