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Libération
Reportage

Manifestation de chauffeurs VTC soumis à la précarité : «J’ai fini par dormir sur un matelas dans ma voiture»

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Une centaine de travailleurs ont manifesté mercredi 30 avril à l’appel du syndicat FO-INV. Ils réclament notamment un numerus clausus pour leur profession.
Lors d'une manifestation de chauffeurs de VTC à Nantes en mai 2023. (Estelle Ruiz/Hans Lucas)
publié le 30 avril 2025 à 17h18

Une dizaine de berlines engorgent la courte rue Eugène-Oudiné, dans le XIIIe arrondissement de Paris. Devant l‘Autorité des relations sociales des plateformes d’emploi (Arpe), chargée d’organiser le dialogue entre Uber, Bolt, Heetch et ses travailleurs, un chauffeur brandit un mégaphone. Il hurle : «Soit on se mobilise, soit on ferme notre gueule à jamais. Les plateformes ne nous respectent pas, c’est dans la rue que ça va se régler. On a des voitures, on doit tout bloquer !» Face à lui, une centaine de collègues crient en réponse. Réunis à l’appel du syndicat FO-INV, première organisation des VTC en France, ils réclament officiellement l’instauration d’un numerus clausus pour contrôler la concurrence de plus en plus forte ainsi que la dissolution de l’Arpe, jugée incapable de les représenter réellement. Mais la vraie raison de la mobilisation est soufflée plus crûment par les chauffeurs interrogés : il est ici avant tout question de survie.

Romain, 40 ans, semble nerveux. Il est venu de Lyon pour manifester et souhaite s’exprimer pour que «les gens sachent» la précarité dans laquelle se trouvent la plupart des chauffeurs VTC. Il a commencé son activité il y a deux ans. En juin dernier, il a reçu un signalement d’une passagère sur Uber qui a estimé qu’il avait une «conduite dangereuse». Son compte a été bloqué pour six mois, sans qu’il ne puisse faire de recours. «J’ai continué à travailler pour les autres applications, mais ce n’était pas assez. Je n’