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Libération
Reportage

Manifestation pro-Palestine à Paris : «Ce n’est pas la première fois qu’on voit ce type d’atrocités, mais la frappe sur Rafah, ça a réveillé certains»

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Gaza, l'engrenagedossier
Quelque 22 000 personnes, selon la police, ont défilé samedi 1er juin dans les rues de la capitale, dans un unique cortège en soutien aux peuples palestinien et kanak et en hommage au militant d’ultragauche Clément Méric. Parmi elles, de nombreux néo-manifestants, ébranlés notamment par la frappe sur un camp de réfugiés à Gaza en début de semaine.
Lors de la manifestation à Paris le samedi 1er juin 2024. (ZAKARIA ABDELKAFI/AFP)
publié le 1er juin 2024 à 19h55

Samedi, 14 heures, place de la République à Paris. La foule est dense, environ 22 000 personnes selon la police, l’ambiance bon enfant, joyeuse malgré le crachin. Forêt de parapluies mais aussi de keffiehs, portés en foulard, en cape, enroulés autour de la tête, chants, slogans, le cortège se met tranquillement en branle, direction le Père Lachaise. Amel, 53 ans, a pourtant hésité à venir : «J’avais peur que ça dégénère, le contexte est tendu… Mais la peur ne mène nulle part ! Donc je suis là, et mes enfants aussi.»

Ce samedi après-midi, c’est la première fois qu’Amel participe à une manifestation propalestinienne – qui s’est jointe à un hommage à Clément Méric, militant antifasciste assassiné par des militants d’extrême droite le 5 juin 2013. «La sensation d’impuissance face à ce que vit le peuple palestinien est devenue insupportable», dit cette psychiatre à Paris «dans le service public». «Je ne sais pas si ça va servir à quelque chose mais dans le même temps, je ne peux pas rester à ne rien faire, ajoute-t-elle. Que faire devant l’injustice ? La situation est intolérable.» «Tunisienne naturalisée et assimilée», elle envisage un engagement concret en faveur de la Palestine, «du bénévolat, j’ai commencé à me renseigner», ne regarde plus les informations télévisées,