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Libération
Reportage

Maraude animalière à Créteil : «Pour les sans-abri, leurs animaux sont les garants de leur santé mentale»

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Depuis fin avril, la Croix-Rouge du Val-de-Marne et son unité locale de Créteil-Alfortville-Bonneuil réalisent des «maraudes animalières». Une aide essentielle pour les sans-abri, dont les bêtes les accompagnent au quotidien face à la solitude. «Libération» a suivi les bénévoles le temps d’une soirée.
A Créteil jeudi. Les bénévoles vont à la rencontre des sans-abri pour leur donner de quoi s'occuper de leurs animaux. (Iorgis Matyassy/Libération)
par Cassandre Leray et photos Iorgis Matyassy
publié le 29 mai 2021 à 17h36

Une bonne trentaine de chats. Et au moins une dizaine de chiens. Ce jeudi soir, tout ce petit monde a sa gamelle de croquettes bien remplie. Fin avril, la Croix-Rouge du Val-de-Marne et son unité locale de Créteil-Alfortville-Bonneuil ont lancé des «maraudes animalières». Chaque mois, les bénévoles rendent visite aux sans-abri de Créteil et à leurs animaux. Au programme : distribution de croquettes, de pâté, mais aussi de colliers antipuces ou encore de shampoings. Une manière d’accompagner à la fois les personnes à la rue, mais aussi les bêtes qui partagent leur quotidien. «Leurs animaux, c’est toute leur vie, glisse Yasmine, bénévole d’une vingtaine d’années. Alors qu’ils sont souvent coupés de tout lien social, leurs chiens ou chats sont leurs enfants, leur famille.» Annie, 61 ans et cheffe d’équipe de la maraude, enchaîne : «Pour les sans-abri, leurs animaux sont les garants de leur santé mentale.»

C’est à l’initiative de Yasmine que le projet a vu le jour, il y a un peu plus d’un mois. Boucles brunes attachées en queue-de-cheval et blouson orange fluo sur le dos, elle empile des paquets de croquettes dans le coffre de la camionnette avant de prendre la route. L’idée d’une maraude «pour les animaux» lui est venue tout naturellement quand elle est arrivée en France. «Chez moi, en Tunisie, on peut faire soigner ses animaux gratuitement dans les écoles vétérinaires. Ici, il n’y a rien de tel, alors que ça coûte très cher», raconte la