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Récit

Marc Francelet : l’odyssée éditoriale d’un agent trouble chez Bolloré

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Après plusieurs rebondissements, l’autobiographie du journaliste borderline vient de sortir dans une version non expurgée chez un éditeur indépendant. Au cœur de l’embrouille, un chapitre désagréable sur Nicolas Sarkozy, supprimé lors de sa première publication dans une filiale d’Editis, alors sous contrôle du milliardaire breton.
Marc Francelet en 2021. (Frédéric Stucin/Libération)
publié le 11 février 2024 à 7h19

La réédition d’un livre en format poche est la plupart du temps une simple formalité. Mais pas dans le cas de Marc Francelet, dont les mémoires, publiées en 2021 au Cherche Midi sous l’intitulé l’Aventurier, ressortent le 8 février en librairie aux éditions Nouveau Monde avec un titre étoffé (l’Aventurier de la Ve République) et la mention : Confessions (non censurées) d’un agent très spécial. Voyons voir. C’est l’occasion d’une plongée dans le fonctionnement d’une maison d’édition sous contrôle de Vincent Bolloré, alors propriétaire d’Editis. L’ogre breton a depuis été contraint par la Commission européenne de céder le groupe d’édition au milliardaire tchèque Daniel Kretinsky (par ailleurs créancier de Libération), fin 2023, puisqu’il risquait de se retrouver en position quasi monopolistique depuis son raid sur Lagardère, propriétaire d’Hachette Livre, troisième éditeur mondial.

Revenons à Marc Francelet. Un sacré loustic : journaliste à l’origine, plutôt axé sur la paparazzade (son premier fait d’armes fut une photo du général de Gaulle à l’Elysée prise depuis le toit de l’immeuble d’en face) que l’écriture d’articles. Dans le microcosme, il est surnommé «Marco les bons tuyaux», compagnon de route de Jean-Paul Belmondo, Johnny Halliday ou Françoise Sagan. Eclectique en diable, l’«agent trouble» joue aussi les intermédiaires et fréquente personnellement des chefs d’Etat comme François Mitterrand ou le Premier ministre israélien Ariel Sharon. Sur l