Une marche blanche est en cours ce dimanche 15 septembre à Grenoble en hommage à Lilian Dejean. Cet employé de la ville a été tué par balle, dimanche 8 septembre, par un chauffard qu’il avait tenté d’empêcher de fuir après un accident. Le meurtrier présumé, âgé de 25 ans, connu de la justice notamment pour vols, violences et trafic de stupéfiants, est toujours en cavale. La mort de cet agent de propreté, père de famille de 49 ans, a provoqué une émotion considérable à Grenoble, où il est unanimement dépeint comme apprécié et très engagé pour la communauté.
Né à Valence (Drôme), Lilian Dejean a grandi dans le quartier du Village olympique, dans le sud de Grenoble, qu’il habitait encore au moment de son décès. Il était chef d’équipe dans le service propreté de la ville, où il travaillait depuis plus de vingt ans. Il était aussi un des cadres de la CGT locale – qui a récolté près de 30 000 euros dans une cagnotte lancée pour soutenir sa femme et ses deux enfants.
Un de ses deux petits frères, Jean-Marc, se souvient être arrivé enfant avec Lilian et leur famille au Village olympique à Grenoble. «Il aimait ce quartier, il était très impliqué, retrace-t-il auprès de France Bleu Isère. Dans son travail aussi. Syndiqué, ancien militaire, ancien sportif… C’était un pilier, Lilian. Il trouvait le temps de penser à chacun. Il faisait beaucoup pour des personnes de différents horizons. Il avait hérité de mon papa pour ça.»
«Une personne qui avait énormément de courage»
Son cadet n’a pas été surpris par l’acte qui lui a valu de se faire tirer dessus à deux reprises. Il le raconte à France Bleu : «Je connais mon frère, lui me connaissait encore mieux parce que c’était l’aîné. C’était une personne qui avait énormément de courage et qui aidait toujours les gens dans le besoin. Il s’est dit qu’il allait aider des gens sur un simple accident. Il était comme ça.» C’était aussi «un militant très actif qui défendait toujours le bien commun, le collectif, toujours là quand on avait besoin», confirme Elisa Balestrieri, membre du secrétariat de la CGT Isère, au Dauphiné Libéré.
Au travail, il est décrit dans le journal local comme un chef exigeant mais apprécié par ses collègues. «Il faisait le lien entre ceux qui étaient partis, donnait des nouvelles des uns et des autres. Il prenait vraiment très à cœur son métier», confie un de ses proches. Lundi, le maire écologiste de Grenoble, Éric Piolle, a aussi rendu hommage à «un agent public, un père, un grand-père, un militant syndical, un camarade, un collègue, une figure appréciée de toutes et tous».
Organisée par la famille, la marche est partie aux alentours de midi du boulevard Jean-Pain, où s’est déroulé le drame, pour rejoindre le quartier du Village olympique. Le cortège doit aussi faire un crochet par les locaux de la propreté urbaine. Le corps de Lilian Dejean a été remis à sa famille par les enquêteurs cette semaine et devrait être porté en terre mercredi en Guadeloupe, où il avait des origines.