C’est le deuxième décès en moins de six mois au sein de la structure contestée. L’orque Inouk est morte au Marineland d’Antibes, a annoncé ce jeudi 28 mars le parc à thème des Alpes-Maritimes dans un communiqué ce jeudi 28 mars. Cet animal était âgé de 25 ans, alors qu’ils peuvent vivre jusqu’à 40 ans en captivité, et jusqu’à 90 ans en liberté. Une autopsie doit être réalisée dans les prochains jours. La reprise des spectacles des orques, prévue ce samedi 30 mars, est reportée.
Inouk est mort dans le lieu-même qui l'a vu naître pour y être exploité. Il venait d'avoir 25 ans. Nous avions alerté sur sa santé depuis 2019... L'expertise ordonnée par la justice concernait Moana et lui. Tous deux sont morts dans les bassins crasseux du Marineland d'Antibes. pic.twitter.com/8yPossiXmV
— One Voice (@onevoiceanimal) March 28, 2024
En septembre 2023, la cour d’appel d’Aix-en-Provence avait ordonné une expertise vétérinaire sur la santé et les conditions de vie des quatre orques du zoo, dont Inouk. A peine un mois plus tard, le 18 octobre, Marineland annonçait la mort de Moana, âgé de 12 ans, et première orque en Europe née par insémination artificielle.
L’association de défense des animaux One Voice, qui avait saisi la justice, dénonce depuis des années leurs conditions de captivité, les jugeant dans un «piteux» état de santé. Dans un communiqué publié ce jeudi en réaction au décès d’Inouk, l’organisation évoque «une vie broyée par 25 ans de captivité», et annonce dédier à l’orque une action militante devant le parc qui aura lieu samedi 30 mars.
Reportage
Après le décès de Moana, il avait fallu des mois d’autopsies et d’analyses pour conclure début février qu’une «septicémie bactérienne aiguë qui survient naturellement dans la nature» était à l’origine de la mort de l’orque de 12 ans, selon le parc.
Il ne reste donc désormais plus au Marineland que Wikie (22 ans) et Keijo (10 ans). Inouk était le frère de Wikie et Moana son fils, tout comme Keijo. Tous sont nés à Antibes, et n’ont connu que le delphinarium du parc. Plusieurs associations de défense des animaux se sont régulièrement inquiétées de leur sort, alors que les spectacles de cétacés seront interdits à partir de décembre 2026 en application d’une loi de 2021 contre la maltraitance animale.
L’espoir d’un sanctuaire marin
En janvier 2024, la justice avait ordonné au Marineland de garder ses trois orques au moins quatre mois, jusqu’à la remise du rapport d’expertise définitif sur leur santé. Face à l’accumulation des polémiques, aux décisions de justice défavorables et à l’évolution de la loi, Marineland avait envisagé de transférer les orques au Japon, moins protecteur des droits des animaux, et où elles auraient continué à participer à des spectacles. Un exercice grandeur nature avait été mené pour préparer leur départ, même si le zoo n’a jamais communiqué sur les destinations possibles.
L’association One Voice avait dénoncé cette manœuvre. L’organisation milite de longue date pour que ces orques soient accueillies dans un sanctuaire marin, mais le zoo fait valoir que la France n’a pas créé de telle structure. Ouvert en 1970, le parc Marineland d’Antibes affirme accueillir en moyenne 750 000 visiteurs par an.