Saïd, 58 ans, vit à la cité Saint-Thys, dans le sud de Marseille, depuis une vingtaine d’années. Les choses se sont envenimées petit à petit dans ce quartier du Xe arrondissement à cause du trafic de drogue, selon lui. «Je voyais venir une fusillade mais je ne pensais pas qu’une innocente allait prendre une balle», raconte-t-il lundi, encore sous le choc après l’attaque à la kalachnikov de dimanche soir.
Socayna, sa jeune voisine de 24 ans, est décédée, a fait savoir le parquet de Marseille mardi matin. Elle se trouvait en état de mort cérébrale après avoir été touchée par des tirs à l’intérieur de l’appartement familial, situé au troisième étage d’un petit immeuble plutôt tranquille. «C’était une fille d’une gentillesse incroyable» qui venait de reprendre ses études, glisse Saïd dont la fille veut quitter le quartier après le drame. «Mais vous voulez qu’on aille où», lâche le père de famille.
Dimanche soir, vers 23 heures, au moins deux rafales ont été tirées à l’aveugle près de l’immeuble de Socayna après une attaque par deux hommes en scooter au niveau de la pharmacie de ce quartier classé prioritaire. L’officine est un lieu de rassemblement «habituel» pour des jeunes le soir et où se situait un point de trafic de stupéfiants, selon le récit fait lundi par la procureure de Marseille, Dominique Laurens, lors d’une conférence de presse. Dans un communiqué envoyé mardi matin, elle précise que la balle qui a touché la jeune femme «a traversé un co