Comme chaque 18 avril, à 11 heures, le groupe remontera la pente vers le portail du petit cimetière de la Treille. Passé le portail en fer, la tombe est juste en face. Quelques fleurs artificielles et des cailloux ornent la modeste dalle gravée : Marcel Pagnol, 1895-1974, suivi de «Fontes amicos uxorem dilexit». «C’est de Virgile, Pagnol était latiniste… Il a aimé les sources, ses amis et sa femme», traduit Josée Boutin. La retraitée sait les mille détails qui relient l’écrivain-dramaturge-cinéaste à ce coin reculé de Marseille encore cerné de garrigue. La fontaine de Manon des sources sur la placette ; en haut de la rue, le restaurant le Cigalon, immortalisé dans le film du même nom sorti en 1935 ; tout près, les sentiers d’aventures de l’enfance.
Depuis près de vingt-cinq ans, Josée Boutin préside l’association des Amis de Marcel Pagnol. Ils organisent des marches dans le Garlaban, visitent des lieux de tournage et déposent une gerbe au cimetière chaque 18 avril, jour du décès de l’auteur en 1974. Cette année, pour le cinquantenaire, ils ont monté une petite troupe qui jouera six scènes célèbres. Mais ce lundi de janvier, Josée est sortie un peu vexée de la conférence de presse de Nicolas Pagnol, le petit-fils de Marcel. Tout de même, oublier de parler de sa pièce en présentant les festivités à venir… La faute à cette agitation «trop politique» qui, ces derniers mois, a ramené, malgré lui, Marcel et son œuvre sur la place publique. Josée s’en tie