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Mauvaises langues, un député LREM et Jean-Michel Blanquer assurent la promo du pronom neutre iel

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François Jolivet, soutenu dans la foulée par le ministre de l’Education nationale, s’est élevé contre la décision du dictionnaire «le Robert» d’ajouter «iel» dans son édition numérique. Ignorant qu’une langue est une convention échappant par essence à toute censure.
Le 21 octobre à Paris, des manifestants inscrivaient sur leur visage le pronom iel lors d'une marche pour soutenir les personnes intersexes et trans contre les violences et l'oppression. (Rose Lecat/Hans Lucas)
publié le 17 novembre 2021 à 18h45

Depuis quelques jours, le mot «iel» est partout dans les médias. Presque chaque site d’information a écrit un article avec ce pronom dans le titre, iel résonne sur toutes les ondes et dans pas mal de conversations. Et ce, grâce à l’action d’un député de la majorité soutenu par le ministre de l’Education nationale.

Dans un tweet mardi, François Jolivet, soutenu dans la foulée par Jean-Michel Blanquer, s’est élevé contre la décision du dictionnaire le Robert d’ajouter iel dans son édition numérique. Précédé de la mention «rare», il est ainsi défini : «Pronom personnel sujet de la troisième personne du singulier et du pluriel, employé pour évoquer une personne quel que soit son genre.» Le dictionnaire mentionne aussi la variante «ielle» et les pluriels «iels», «ielles». Et ça, c’est révoltant pour le député, qui s’est carrément fendu d’une lettre ouverte aux membres de l’Académie française «pour connaître leur point de vue sur une initiative» qu’il juge «très malheureuse» car elle consiste à introduire des «des mots que je méconnais». Pour l’élu LREM, «cette orientation du Petit Robert serait le stigmate de l’entrée dans notre langue de l’écriture dite inclusive sans doute précurseur de l’avènement de l’idéologie woke». Et ça, ce n’est pas tolérable.

Evolution de la langue

Le dictionnaire explique avoir décidé d’inclure iel car son usage, bien que faible, «e