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Reportage

Mayotte : les bidonvilles à peine interdits, déjà reconstruits

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Cyclone Chidodossier
Trois semaines après le cyclone Chido, qui avait ravagé les baraques de tôles, les habitants ont vite construit de nouveaux abris précaires, alors que les élus tardent à apporter des réponses concrètes et durables.
Des bangas sont reconstruits dans le bidonville de Marakania, à Tsingoni. (David Lemort/Libération)
par Laurent Bouvier, envoyé spécial à Mayotte
publié le 5 janvier 2025 à 20h35

C’est une musique qui ne s’arrête plus depuis le passage du cyclone Chido, le 14 décembre. Le bruit du marteau sur la tôle a remplacé le chant du coq comme réveille-matin dans les bidonvilles de Mayotte. Le quartier de Marakania, à Tsingoni, une commune de l’ouest de l’archipel, n’y a pas échappé. Moins connu que les immenses bidonvilles du chef-lieu Mamoudzou, Marakania est une de ces nombreuses petites poches d’habitat insalubre que le cyclone a rendu encore davantage visibles en mettant à nu la végétation des bords de route, en plumant tous les arbres. Force est de constater que trois semaines après le cyclone, le quartier est quasiment reconstruit.

Asmet, l’un des rares à arborer un casque de chantier, termine l’enclos autour de sa parcelle afin d’éviter que les cabris voisins ne viennent manger sa maigre réserve de riz. «On a reconstruit très vite», avoue Wistone, 21 ans, qui met son énergie dans l’aide à ses voisins, Didine et sa famille. «Comme dans les autres bidonvilles, il y a beaucoup d’enfants ici. On est en saison des pluies, il fallait se dépêcher de les mettre à l’abri.» Il explique avoir mis trois jours pour reconstruire la petite baraque de tôle qui lu