Pour avoir sa dose, le rat numéro 7 est presque devenu fou. En seulement huit minutes, il a pressé 147 fois le levier. Sa récompense : un mélange d’alcool à 90 degrés et d’eau, pour une concentration finale de 20 degrés. Soit l’équivalent d’un Get 27. Au rez-de-chaussée du Centre de recherche universitaire en santé de l’Université de Picardie-Jules-Verne, à Amiens (Somme), 400 rats sont rendus alcoolodépendants avant d’être soignés à l’aide de LSD, de psilocybine (le principe actif des champignons hallucinogènes) ou de kétamine. Depuis 2019, les scientifiques du groupe de recherche sur l’alcool et les pharmacodépendances explorent les effets de ces substances sur l’addiction sévère à l’alcool dans plusieurs essais précliniques (qui précèdent l’étude sur les patients) baptisés Psi-Alc, Rapsico, Adely ou encore Papaud.
Blouse, charlotte, masque chirurgical, gel hydroalcoolique, gants… La rencontre avec les rongeurs de l’animalerie se fait selon des règles strictes. Pas question de les contaminer ou de perturber leur équilibre. Dans leurs cages, les rats peuvent téter, au choix, une bouteille contenant de l’eau ou une contenant de l’alcool. «Mais le rat métabolise l’alcool cinq à six fois plus vite que nous, donc cela ne suffit pas à les rendre addicts. Il est en vérit