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Meurtre de Thomas : un journaliste blessé lors d’une manifestation d’extrême droite à Annecy

Un journaliste a été agressé dimanche 26 novembre au cours d’une manifestation organisée dans la ville préfecture de Haute-Savoie par l’extrême droite en réaction à la mort de Thomas. Selon France Bleu, la victime compte déposer plainte contre son agresseur.
Lors de l'hommage rendu à Romans-sur-Isère, mercredi. (Alexandre Bagdassarian/Hans Lucas pour Libération)
publié le 27 novembre 2023 à 8h37

Un journaliste indépendant a été agressé dimanche 26 novembre en marge d’une manifestation organisée par le parti d’extrême droite Reconquête pour rendre hommage à Thomas, tué une semaine plus tôt à Crépol dans la Drôme. Selon France Bleu Pays de Savoie, le journaliste de librinfo74 Gérard Dumex a été légèrement blessé lors d’une altercation avec un manifestant avant d’être transporté à l’hôpital d’Annecy.

«Ce qu’il s’est passé ce midi à Annecy est inacceptable. Un journaliste ne peut être agressé alors qu’il ne fait que son travail. Le débat d’idées et la liberté de la presse restent au fondement de notre démocratie. Je serai très attentif à ce que lumière soit faite», a réagi le maire écologiste de la ville François Astorg sur les réseaux sociaux, dimanche soir.

Quelque 130 manifestants, drapeaux français à la main, ont marché dimanche dans la préfecture de Haute-Savoie à l’appel du parti politique d’Eric Zemmour scandant des slogans tels que «ni bougie, ni pardon» ou «Lola, Thomas, on vous vengera». Avec, donc, des heurts. Selon France Bleu, le journaliste blessé compte déposer plainte contre son agresseur. Reconquête devrait en faire de même.

Annecy n’a pas été le seul théâtre, ce week-end, de la récupération par l’extrême droite du meurtre de Thomas. A Romans-sur-Isère, d’où sont originaires une partie des jeunes hommes mis en examen dans l’affaire, deux descentes de militants ultranationalistes ont dégénéré. Le procureur de la République de Valence, Laurent de Caigny, a indiqué dimanche soir que les démonstrations de force de l’ultradroite dans la ville, samedi soir et dimanche, avaient débouché sur des «violences inacceptables», avec 24 interpellations et 5 blessés dans les rangs des policiers. Il a aussi lancé un appel «au calme et au respect de chacun», insistant sur le fait que «nul ne peut se faire justice en dehors de la loi».