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Libération
Disparition

Mort de Michel Blanc, drôle à en pleurer

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Le comédien, révélé avec ses rôles névrosés au sein du Splendid puis installé comme fragile homme de l’ombre du cinéma français, est mort jeudi à 72 ans.
Michel Blanc lors du festival de Cannes, en mai 1983. (Garcia Urli/GAMMA-RAPHO)
publié le 4 octobre 2024 à 8h52
(mis à jour le 4 octobre 2024 à 9h40)

Jean-Claude Dusse, conclusion, sans malentendu. Michel Blanc, décédé subitement, à 72 ans, d’un malaise cardiaque à la suite d’un choc anaphylactique jeudi 3 octobre au cours d’un examen médical, avait légitimement marre qu’on lui agite encore sous le nez son rôle de dragueur foireux frustré dans les Bronzés. Mais, pour citer Michel Drucker vendredi matin sur RTL, s’il «appartenait à la France» (rien que ça) au fil des rediffusions télé, c’est par l’invention d’un corps. Et le propre des grands personnages burlesques, finalement pas si nombreux ici, c’est de bouleverser l’ordre et d’imposer le sien. Blanc-Dusse et ses avatars jusqu’à Marche à l’ombre (1984), c’est ce corps malingre, au cheveu rare luttant pour survivre, sans âge (il a 27 ans dans les Bronzés et en paraît dans le double), finalement sinistre parce que tendu par le malaise comme tous les grands burlesques – on rit des râteaux de Dusse, on se souvient moins que le personnage a confessé une tentative de suicide tragiquement foireuse («avec deux tubes de laxatifs»).

De même, dans les Bronzés et Les bronzés font du ski, Blanc est, par sa seule énergie névrosée, le seul acteur