Devant le somptueux hôtel de ville de Paris, chariots de course, valisettes et sacs Eastpak colorés sont amassés par terre. Sur le côté, une vingtaine de migrants, les uns derrière les autres, attendent ce lundi soir pour une distribution de gel douche, dentifrice et brosse à dents pour parfaire une hygiène ébranlée par leur parcours migratoire. Une autre file indienne est destinée à la distribution alimentaire. Du pain, de la soupe, un yaourt. Parmi ces rescapés du désert et de la Méditerranée, six nouveaux mineurs isolés viennent de se voir refuser un bout de papier qui aurait pu leur garantir une vie meilleure en France jusqu’à leurs 18 ans.
Au bout d’un entretien d’une trentaine de minutes, durant lequel ils ont été questionnés sur leur identité, leur âge, leur famille d’origine, leur nationalité et leur état d’isolement, le dispositif d’Accueil mineurs non accompagnés de Paris (AMNA), situé dans le XIIe arrondissement et sous la houlette de France terre d’asile, a choisi de ne pas croire en leur minorité. Ces jeunes étrangers vont donc déposer recours auprès d’un juge des enfants, avec l’espoir de bénéficier d’une mise à l’abri et d’être accompagnés par l’Aide sociale à l’enfance (ASE).