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Mineurs isolés : les associations regrettent un rapport parlementaire trop axé sur la délinquance

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Alors que les conclusions de la mission d’information «sur les problématiques de sécurité liées à la présence de mineurs non accompagnés sur le territoire» ont été présentées ce mercredi, les défenseurs des exilés déplorent que la protection ne soit pas au centre de l’étude.
Dans un centre d'hébergement d'urgence pour jeunes migrants isolés, à Paris. (Michael Bunel/Libération)
publié le 10 mars 2021 à 19h50

«Déjà qu’on considérait les mineurs isolés comme étrangers avant d’être des enfants, on fait maintenant un pas de plus en les considérant comme des délinquants», souffle Violaine Husson, responsable «protections» à la Cimade, en évoquant son audition dans le cadre de la mission d’information parlementaire «sur les problématiques de sécurité liées à la présence de mineurs non accompagnés (MNA) sur le territoire». Les députés Jean-François Eliaou (LREM) et Antoine Savignat (LR) ont présenté ce mercredi leurs préconisations devant la commission des lois de l’Assemblée Nationale. Pourtant, six mois après le lancement du rapport et malgré sa «volonté d’éviter tout amalgame», les associations ne décolèrent. En cœur, elles estiment que le prisme aurait dû être celui de la protection des mineurs plutôt que de la délinquance.

Le quartier de la Goutte-d’Or, dans le XVIIIe arrondissement de Paris, est tout de suite cité en exemple par les rapporteurs : trente à quarante mineurs «d’origine marocaine ou algérienne» occupent les rues et «commettent vols et cambriolages afin d’assouvir leurs addictions». Ils peuvent aussi faire office de «rabatteurs pour la vente de drogues, de cobayes pour des produits stupéfiants, ou de prostitués». Une situation qui illustrerait bien la problématique de la petite délinqu