Bouche-à-oreille : Ciryl Gane, dit «Bon Gamin», a un ami cher, dont le père tient un restaurant et dans lequel il mangeait souvent après l’entraînement. A l’époque, le premier est l’un des grands espoirs du Muay-Thaï, la boxe pieds-poings. Mais les trajets l’usent. Assumer le boulot-RER-sport-dodo est, dans son cas, une affaire de distances indécentes au cœur de la petite couronne parisienne. Chaque lieu, du turbin au pieu, est à peu près à l’opposé de l’autre – soit le cul tiraillé entre quatre chaises. Le taulier de l’établissement connaît bien Fernand Lopez, entraîneur et cerveau de la MMA Factory, la plus prestigieuse école de MMA français – les Arts Martiaux Mixtes, cocktail de disciplines. Pourquoi ne pas aller le voir ? Peut-être a-t-il quelque chose pour lui.
Ciryl Gane explique avoir d’abord gambergé par pragmatisme. La salle est plus proche de chez lui. Certes, ce n’est pas son domaine de castagne, mais il pourrait s’y entretenir de temps à autre pour économiser quelques transhumances : «Honnêtement, je rentrais chez moi, je n’avais même plus la force de manger. Je dormais.» Les deux bonshommes finissent par se croiser. Gane, champion de France de Muay-Thaï, s’y voit après quelques séances : «Il y a des baratineurs, qui se prétendent les plus forts et viennent le solliciter. Mais qui n’ont jamais rien fait.» De son côté, Lopez s’interro