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Sécurité

Mobilisation du 18 septembre : un dispositif sécuritaire massif et des charges violentes dans les cortèges

Conformément aux consignes répressives passées par le ministre de l’Intérieur démissionnaire, Bruno Retailleau, les forces de l’ordre ont interpellé massivement et frappé plusieurs manifestants lors de charge un peu partout en France.

A Paris, le 18 septembre. (Cyril Zannettacci/Vu pour Libération)
Publié le 18/09/2025 à 20h56

Un dispositif sécuritaire massif, 24 blindés de la gendarmerie déployés, 80 000 policiers et gendarmes… «Nous serons intraitables», avait menacé Bruno Retailleau à la veille de la mobilisation syndicale du 18 septembre. Le ministre de l’Intérieur démissionnaire a, visiblement, été entendu par ses troupes. Tout au long de la journée, plusieurs tentatives de blocage ont été réprimées par la violence et plusieurs interpellations.

La place Beauvau dénombrait au milieu d’après-midi 700 «actions de voie publique» partout en France. Dans la même communication les autorités indiquaient avoir arrêté 181 personnes parmi lesquelles au moins 75 ont été placées en garde à vue, alors que plusieurs manifestations étaient toujours en cours, notamment à Paris où s’est rassemblé le cortège le plus nombreux.

Dans un télégramme envoyé aux préfets mardi, Bruno Retailleau, également droitier président de LR, affirmait s’attendre à des «troubles à l’ordre» en raison «de la présence de groupuscules d’ultragauche» dans les cortèges. Le ministre voulait alors des «moyens appropriés pour détecter, intercepter et fouiller les individus pouvant être suspectés de comportements violents». Des contrôles et nombreuses fouilles de sacs à l’entrée et à la sortie des manifestations ont notamment été effectués. Et «toute tentative de blocage» devait être «entravée». Les forces de l’ordre étaient invitées à une «posture de réactivité et de mobilité».

Grenade tirée

Plusieurs violences d’agents ont été documentées dès le début de la journée. A Marseille, un policier a frappé une jeune femme qui tentait de se relever en lui disant «casse-toi». Ce coup de pied l’a déstabilisée et fait chuter au sol. Puis, visiblement apeurée par les comportements des agents, elle a pris la fuite. A Lyon, la police a chargé et matraqué le cortège de la manifestation au sein duquel ont été tirés plusieurs feux d’artifice. Au même endroit, un journaliste de France Télévisions a été blessé au dos, possiblement par la mise à feu d’une grenade tirée par les forces de l’ordre.

A Paris, toujours dans la matinée, la police a effectué des tirs de lanceurs de balles de défense contre des lycéens qui bloquaient l’établissement scolaire Maurice-Ravel (XIIe arrondissement). Selon un décompte du ministère de l’Education, le fonctionnement de 75 établissements a été perturbé au cours de la journée. Dans ce même quartier, des agents ont donné plusieurs coups de matraque à des personnes qui tentaient de bloquer un entrepôt de bus des transports franciliens.

Dans le cortège parisien parti de la place de la Bastille à 14 heures, dans lequel des manifestants se sont rassemblés à l’avant du cortège syndical, plusieurs charges des forces de l’ordre ont également eu lieu. En fin de journée, à la sortie d’une réunion au ministère de l’Intérieur, Bruno Retailleau s’est félicité que «la France n’a pas été bloquée» et assure que les autorités ont «garanti la liberté de manifester».