Face à une mobilisation prévue en léger recul, le ministre de l’Intérieur adapte son dispositif. Environ 76 000 policiers et gendarmes sont mobilisés ce jeudi 2 octobre en France pour la nouvelle journée de grèves et de manifestations à l’appel des syndicats contre l’austérité envisagée du budget Lecornu, a annoncé le ministre de l’Intérieur démissionnaire Bruno Retailleau ce jeudi matin. «Nous avons mobilisé un petit peu moins de forces [de l’ordre]», a-t-il reconnu lors d’un point presse depuis la préfecture de police de Paris.
Pour autant, «la consigne est strictement la même» que pour le 10 septembre avec la journée d’actions «Bloquons tout» et le 18 septembre : sécuriser les cortèges et «ne tolérer aucun dérapage», a poursuivi Bruno Retailleau. Le ministre démissionnaire et patron des LR a promis la «tolérance zéro» pour les personnes qui commettraient des «exactions» ou des «atteintes aux biens ou aux personnes»
A lire aussi
Au total ce jeudi, près de 250 cortèges sont prévus dans tout le pays et 300 000 à 350 000 personnes - dont 20 000 à 40 000 à Paris - sont attendues, selon les autorités, soit une participation en baisse comparée à la journée du 18 septembre qui avait rassemblé de 500 000 à plus d’un million de personnes, selon les autorités ou la CGT.
Dans la capitale, le cortège doit s’élancer sur la rive gauche depuis la place d’Italie à 14 heures, jusqu’à la place Vauban près des Invalides. Le déploiement sécuritaire dans l’agglomération parisienne sera aussi en léger recul par rapport à il y a deux semaines. Près de 5 000 policiers et gendarmes seront à pied d’œuvre, avait affirmé mercredi le préfet de police (PP) de Paris Laurent Nuñez, contre 6 000 d’entre eux le 18 septembre. «On aura un dispositif très conséquent», a-t-il tout de même assuré.
«Comme d’habitude, à chaque fois que nous avons des grandes journées intersyndicales et des manifestations, nous avons la constitution de groupes de casseurs que je distingue très clairement du reste de la manifestation intersyndicale et notamment des organisations syndicales, où la manifestation se passe toujours très bien. Mais devant ce cortège, on a toujours la constitution de black bloc qui se fondent dans ce qu’on appelle le précortège», a justifié le préfet de police.
La journée de mobilisation s’annonce moins suivie que celle du 18 septembre, avec des taux de grévistes déclarés en recul. Dans l’éducation nationale, la FSU-SnuiPP - premier syndicat du primaire - a par exemple annoncé prévoir «autour de 10 % de grévistes» chez les enseignants du premier degré (écoles maternelles et élémentaires). Ils étaient 17,48 % de grévistes le 18 septembre.
«Peut-être que la mobilisation sera moins importante, mais pour ce qui concerne les forces de sécurité intérieure, on se prépare comme s’il allait y avoir […] 55 000» personnes à Paris, a encore affirmé Laurent Nuñez. Le 18 septembre, le ministère de l’Intérieur avait comptabilisé 55 000 manifestants à Paris.
Laurent Nuñez a également prévenu que les forces de l’ordre «débloqueraient immédiatement toute tentative de blocage, qu’il s’agisse de lycées, de dépôts de bus […] ou de routes». Laurent Nuñez a par ailleurs indiqué avoir signé un nouvel arrêté autorisant l’usage de drone par les forces de l’ordre pour surveiller la manifestation.
Mise à jour : ce jeudi 2 octobre à 9 h 25, avec l’ajout des déclarations de Bruno Retailleau sur le dispositif sécuritaire.