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Interview

Montée croissante des tensions dans l’espace : «Si la force est utilisée contre nous, rien ne nous interdit de l’utiliser en retour»

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Face aux menaces qui pèsent sur les satellites français et européens, la priorité, selon le commandant de l’espace, le général Philippe Adam, est de savoir rester raisonnable. Ce qui n’empêche pas la France d’envisager d’y répondre violemment si besoin.
Le Commandant de l'espace, Philippe Adam, lors la cinquième édition de l'exercice spatial militaire français intitulé «AsterX 2025», au Centre national d'études spatiales, à Toulouse, le 26 mars 2025. (Valentine Chapuis/AFP)
publié le 29 mars 2025 à 9h47

L’espace pourrait-il devenir le prochain champ de bataille ? Face à la hausse des intimidations en orbite, l’armée française n’exclut aucun scénario. Ces dernières années, les grandes nations spatiales se sont empressées d’y déployer leurs techniques militaires. Le général Philippe Adam, à la tête du Commandement de l’espace, créé par Emmanuel Macron en 2019 et rattaché au ministère des Armées, explique comment la France se prépare à toute éventuelle escalade des conflits.

A quels types de menaces sommes-nous confrontés dans l’espace et qui en sont les auteurs ?

Depuis l’invasion russe sur Kyiv, les menaces de Moscou sont permanentes. Aujourd’hui, sur le front ukrainien, nos capacités spatiales sont par exemple constamment brouillées : autour du théâtre des opérations, les communications sont perturbées, le GPS également… Par ailleurs, depuis 2018, on voit des satellites sans mission, ou dont le comportement n’est pas conforme à la mission annoncée, se positionner à proximité des nôtres. C’est le cas de Luch /Olymp K2 [un satellite construit pour le ministère russe de la Défense et le FSB, ndlr], en orbite géostationnaire, qui a un comport