En fin de journée, mercredi 13 décembre, le terrain de rugby du stade Porchier, à Romans-sur-Isère, s’est transformé en éponge boueuse. Les «U19» (moins de 19 ans) finissent par s’échauffer après une mise au point des coachs. Pas simple, ces derniers temps, de savoir par quel bout prendre le groupe. «On sent à l’entraînement que certains gamins sont à fleur de peau, s’inquiète Tristan Tardy, coprésident du Rugby club romanais-péageois (RCRP). On apprend à avancer avec ça car on n’était pas préparés. Au club, on fait un maximum pour être à l’écoute des jeunes, les observer, être vigilants sur les comportements pour détecter le mal-être.» Un mois s’est écoulé depuis la mort d’un de ses joueurs. Fils de restaurateurs, Thomas Perotto avait les passions d’un gars de la campagne : la pêche, les copains, le ballon ovale. L’élève de terminale, capitaine depuis plusieurs années, avait l’aplomb poli pour palabrer avec l’arbitre.

Il aurait eu 17 ans le 6 décembre. Il est mort le 19 novembre dans l’hélicoptère qui l’évacuait vers Lyon, touché par un coup de couteau à la poitrine. Au stade Donnadieu, où siège le RCRP, des dizaines de roses blanches et des mots d’amour adressés à «Perott’» constellent encore le grillage de l’enceinte.

Le bal d’hiver de Crépol, à vingt minutes de route de Romans, a tourné au drame. Selon le parquet de Valence, une dizaine de jeunes a fait irruption à l’entrée de la salle des fêtes alors que l’événement touchait à sa fin. Dans ce village de la D