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Libération
L'exode continue

MSF découvre dix cadavres de migrants sur un bateau au large de la Libye

Migrants, l'hécatombedossier
Dix migrants ont été retrouvés morts, mardi, sur un bateau, au large de la Libye. Une catastrophe de plus au milieu d’une Méditerranée qui représente l’une des routes migratoires les plus meurtrières au monde.
Les équipes de MSF ont sauvé 99 personnes sur un bateau en bois au large de la Libye, mardi. 10 corps sans vie ont été découverts dans le fond du bateau. Ces personnes, dont 5 mineurs, originaires de Guinée, Côte d'Ivoire, Gambie et Sénégal, sont mortes par suffocation des heures avant le sauvetage. (Virginie Nguyen Hoang/Hans Lucas)
par Estelle Aubin
publié le 17 novembre 2021 à 14h02

L’ONG Médecins sans frontières (MSF) a annoncé avoir découvert les cadavres de dix migrants, au large de côtes libyennes. Retrouvés sur un bateau en bois surchargé, ils sont «sans doute morts étouffés, après treize heures à dériver en mer», explique l’ONG pour qui ce sont «dix morts évitables». Les 99 survivants du navire ont été secourus par le navire de secours de MSF, le Geo Barents.

L’opérations de secours a «probablement permis d’éviter d’autres victimes», a tweeté Flavio Di Giacomo, de l’Organisation des migrations internationales (OMI) de l’ONU. Selon MSF, le Geo Barents transporte actuellement 186 personnes, dont des femmes et des enfants, le plus jeune étant âgé de 10 mois. «Beaucoup d’entre eux sont traumatisés par leur épreuve horrible», a précisé MSF, qui a demandé un port sûr pour pouvoir les débarquer.

La route menant à l’Europe, depuis les côtes libyennes et tunisiennes, est «l’itinéraire le plus meurtrier en Méditerranée», selon MSF. Depuis le début de l’année, 1 236 personnes ont péri, en tentant la traversée, contre 858 sur la même période en 2020, selon Flavio Di Giacomo. L’année 2021 a été l’année la plus meurtrière sur la route migratoire vers l’Espagne, précise l’OMI.

Samedi dernier, huit migrants nord-africains ont été retrouvés morts sur un bateau de fortune au large des Canaries. «Il faut renforcer les patrouilles en mer», renchérit Flavio Di Giacomo. Ce type de drame est récurrent sur les côtes espagnoles, que les immigrants cherchent à rejoindre malgré les dangers, principalement depuis le Maroc ou l’Algérie. Au total, 32 713 immigrants sont arrivés par la mer en Espagne entre janvier et octobre derniers, soit 24,2 % de plus que sur la même période en 2020, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur.

Ces derniers mois, MSF multiplie les sauvetages en mer, avec son navire, le Geo Barents. C’est lui qui a secouru, fin octobre, 367 personnes à la dérive en Méditerranée centrale, en 48 heures à peine. «Ces derniers jours ont été intenses pour le Geo Barents», confessent ses équipes, sur le site de MSF.