Dans les couloirs du musée Grévin, le président de la République est porté disparu. La statue de cire d’Emmanuel Macron - inaugurée au musée depuis mai 2018 - a été dérobée ce lundi 2 juin dans la matinée par plusieurs personnes se revendiquant comme des activistes de Greenpeace, selon des sources policières.
Selon cette source, deux femmes et un homme, se faisant passer pour des touristes, ont d’abord pénétré dans le musée parisien situé dans le IXe arrondissement. Après s’être changés, se faisant passer cette fois pour des artisans ou des employés de l’établissement, ils ont ensuite réussi à dérober la statue d’une valeur de 40 000 euros en la dissimulant sous une large couverture noire.
D’après une porte-parole du musée, ils ont détourné l’attention du vigile en posant une question sur l’accès de l’ascenseur aux personnes handicapées, pendant que d’autres revêtaient une blouse d’agent d’entretien. « Ils avaient manifestement fait des repérages très précis », a-t-elle précisé, ajoutant que les militants avaient rapidement appelé le musée pour leur garantir que la statue serait restituée « indemne ».
Avant de sortir du musée par une issue de secours, les militants ont par ailleurs déposé une photo d’Emmanuel Macron serrant la main à Vladimir Poutine sur le bureau factice du président.
L’association écologiste, contactée par Libération, revendique cette action et assure avoir «seulement emprunté» la statue de cire du chef de l’Etat, «et non pas volé». Greenpeace souligne que le président «ne mérite pas d’être exposé dans cet établissement culturel à la renommée mondiale».
La statue transportée devant l’ambassade de Russie
Quelques militants de Greenpeace - accompagnés de la statue - ont ensuite pris la direction de l’ambassade de Russie à Paris (XVIe) afin de «dénoncer la poursuite du commerce entre la France et la Russie, notamment en ce qui concerne le gaz, le nucléaire et les engrais chimiques». Quelques banderoles déployées ont dénoncé le fait que «L’Ukraine brûle, mais les affaires continuent», ou encore que «Business is business». L’action n’a duré que quelques minutes.
«Pour nous, la France joue un double jeu» et «Emmanuel Macron incarne ce double discours : il soutient l’Ukraine mais encourage les entreprises françaises à continuer à faire commerce avec la Russie», a déclaré Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France, dans le cadre de cette action. «On vise nommément Emmanuel Macron, parce qu’il a une responsabilité toute particulière dans cette situation-là», a-t-il ajouté. «C’est lui qui devrait être le premier dans les discussions européennes» pour mettre fin aux contrats commerciaux entre la Russie et les pays européens.
Mise à jour à 17 h 15 avec davantage de détails