Sur son téléphone, Atika Sadani fait défiler les photos de vacances au ski, de fêtes familiales à Marseille. Sa nièce, Sarah qui grandit sous l’objectif. Sarah fillette et déjà entourant les plus petits. «Elle a toujours été protectrice, à leur faire les lacets, à aider, glisse Atika Sadani, 46 ans. Avec mes enfants, ils ont fait leur scolarité ensemble, ils étaient très proches.» Un dernier portrait en noir et blanc montre une fille de 19 ans, cheveux bruns tirés vers l’arrière, visage à l’ovale encore adolescent, regard droit devant elle. Encore lycéenne. «C’était un gros bébé, à avoir toujours des bonbons avec elle ; elle adorait ça !» Pour Atika, parler de Sarah, «c’est continuer de la faire vivre, dire qu’elle n’est pas morte en vain».
Sarah «se cherchait» un peu. Pas vraiment passionnée par son bac de secrétariat et comptabilité au lycée Colbert, un établissement du quartier des Catalans. Des bus pouvaient l’y emmener, qu’elle vienne de chez sa mère ou de chez son père. D’un côté l’attendaient deux petites sœurs, de l’autre deux petits frères. «On lui conseillait de se réorienter ensuite vers la puériculture, elle adorait les enfants», confie Atika, qui complète aussitôt le portrait : «Elle était très bien encadrée.»
«Direct, on sort le casier judiciaire»
Car la suspicion est très vite tombée après son assassinat, le 11 octobre, et cela, la tante de Sarah comme ses proches ne l’oublient pas. Cette fois, c’est une vidéo que délivre encore son téléphone. Celle d’