L’héritage. A chaque édition, le Comité olympique dresse ce mot comme un horizon, avec une promesse vertueuse : la société peut capitaliser sur les Jeux. Tony Estanguet, président du comité d’organisation de Paris 2024, l’a maintes fois répété. Depuis de nombreux mois, des associations dénoncent et documentent l’invisibilisation dans l’espace public parisien des personnes les plus précaires. Melora Koepke, géographe urbaine, est chercheuse à l’université Paris-Est-Créteil. Elle travaille sur ce «nettoyage social» en prenant comme comparaison sa ville natale, Vancouver, où se sont déroulés les Jeux d’hiver en 2010.
Etes-vous surprise que les associations dénoncent le «nettoyage social» des Jeux de Paris ?
La situation peut paraître normale pour ceux qui n’y prêtent pas attention, mais les gens qui travaillent dans le milieu social ne peuvent pas passer à côté de tous les changements en cours. C’est un momentum. Les choses s’accélèrent à l’approche des JO. Paris n’est pas un cas à part : ça s’est déjà passé comme ça pour les éditions précédentes. Il y a des démantèlements, des évacuations et un afflux des