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Interview

«Nettoyage social» à Paris : «Les Jeux 2024 ne sont pas un cas à part»

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JO Paris 2024dossier
La géographe canadienne Melora Koepke met en regard les Jeux olympiques de 2024 avec ceux de 2010 à Vancouver, où les plus précaires avaient été mis de côté, voire criminalisés.
Des policiers expulsent une personne sans-abri de sa tente, située sous un pont de la Seine, le 6 mars 2024. (Tom Nicholson/Shutterstock. Sipa)
publié le 21 mars 2024 à 21h15
(mis à jour le 22 mars 2024 à 9h58)

L’héritage. A chaque édition, le Comité olympique dresse ce mot comme un horizon, avec une promesse vertueuse : la société peut capitaliser sur les Jeux. Tony Estanguet, président du comité d’organisation de Paris 2024, l’a maintes fois répété. Depuis de nombreux mois, des associations dénoncent et documentent l’invisibilisation dans l’espace public parisien des personnes les plus précaires. Melora Koepke, géographe urbaine, est chercheuse à l’université Paris-Est-Créteil. Elle travaille sur ce «nettoyage social» en prenant comme comparaison sa ville natale, Vancouver, où se sont déroulés les Jeux d’hiver en 2010.

Etes-vous surprise que les associations dénoncent le «nettoyage social» des Jeux de Paris ?

La situation peut paraître normale pour ceux qui n’y prêtent pas attention, mais les gens qui travaillent dans le milieu social ne peuvent pas passer à côté de tous les changements en cours. C’est un momentum. Les choses s’accélèrent à l’approche des JO. Paris n’est pas un cas à part : ça s’est déjà passé comme ça pour les éditions précédentes. Il y a des démantèlements, des évacuations et un afflux des