Il était autour de 19 h 15, vendredi 27 juin, quand des coups de feu ont retenti sur une place entourée d’immeubles dans le quartier populaire de Valdegour, à Nîmes (Occitanie), alors que des personnes commençaient à sortir de chez elles après une journée caniculaire. Six personnes ont été blessées, âgées de 15 à 20 ans, dont quatre mineurs, a annoncé ce samedi 28 juin la procureure de la ville. Cinq sont toujours hospitalisées : deux ados, de 15 et 17 ans, se trouvent «dans un état préoccupant», même si «leur pronostic vital ne serait plus engagé».
D’après les premiers éléments recueillis, trois personnes en provenance du quartier voisin de Pissevin, gangréné par le trafic de stupéfiants et déjà théâtre de plusieurs fusillades sanglantes, ont ouvert le feu. Puis elles se sont enfuies à bord de deux véhicules. Une vingtaine d’étuis de calibre.222 Remington, plutôt utilisé pour le tir sportif ou la chasse, ont été retrouvés sur place. A l’arrivée de la police sur les lieux, des témoins de l’attaque «faisaient état de tirs en rafale par des individus arrivés et repartis en véhicule», poursuit le parquet.
Reportage
Les six victimes, dont la magistrate ne précise pas le sexe, sont âgées de 15 ans, deux de 16 ans, 17 ans, 18 ans et 20 ans. La plus âgée est sortie de l’hôpital. «Trois d’entre elles ont été victimes d’éclats de balles et présentent un état de santé hors de danger.» Selon le Midi libre, une des victimes, un adolescent, s’était réfugiée dans un immeuble à proximité de la zone des tirs. Le parquet ne précise pas à ce stade si ces personnes étaient directement visées ou s’ils elles sont des victimes collatérales.
Les investigations techniques et scientifiques entamées vendredi soir se poursuivent, «afin d’identifier le ou les auteurs des faits, de déterminer les circonstances exactes du passage à l’acte, ses causes et ses motivations», ajoute la magistrate dans son communiqué.
Point de deal
Elle n’avance en revanche pas de piste privilégiée, tandis que des sources ont rapidement évoqué un possible conflit autour du trafic de stupéfiants. Tard dans la nuit de vendredi, la procureure adjointe de Nîmes, Nathalie Welté, avait tout de même souligné que le quartier de la place Avogadro, où s’est déroulée la fusillade est «cartographié comme étant un point de deal».
Le quartier voisin de Pissevin, dont 70 % des 16 000 habitants vivent sous le seuil de pauvreté, est aussi connu pour des faits de trafic de drogue et des règlements de comptes. Un garçonnet de 10 ans y avait été tué, fauché par une balle perdue en août 2023.
«Ce ne sont pas des gens d’ici, ce sont des gens d’en bas, de la Zup Sud [nom donné à Pissevin, ndlr] qui font ça. Ils ont toujours fait ça, et ils continueront toujours tant que la loi ne fait pas son travail», a réagi samedi matin un habitant du quartier, 28 ans, auprès de l’AFP. Des traces de sang étaient toujours visibles sur la place, de même qu’un impact de balle sur un poteau.