Ils sont déjà 5 000 Ukrainiens à avoir rejoint la France depuis le déclenchement de l’invasion russe le 24 février dernier. Un nombre en «augmentation rapide» selon le Premier ministre Jean Castex, même si certaines personnes sont en «transit» vers d’autres pays européens. D’ores et déjà, l’accueil s’organise, grâce à la mobilisation des services de l’Etat mais aussi des milliers de particuliers qui se manifestent, partout en France. A Lille et à Bordeaux, Libération a rencontré deux familles déracinées, qui racontent leur exil forcé sous les bombes russes et cette nouvelle vie qui se dessine à plusieurs milliers de kilomètres de chez elles.
A Lille, «on veut commencer une nouvelle vie»
Perchée sur le rebord de la fontaine du parvis des droits de l’Homme, dans le centre de Lille (Nord), Yuliya, 43 ans, observe la foule d’inconnus qui se rassemblent pour s’opposer à la guerre en Ukraine. Comme sur de nombreuses places en Europe, les couleurs de son drapeau, du bleu et du jaune, flottent au milieu des appels à la paix pour le deuxième samedi consécutif depuis l’entrée des chars russes dans son pays. A côté, sa fille Khaiat, 11 ans, tient un nounours emporté avec elle dans sa fuite de Kyiv (