Mauvais endroit, mauvais moment. Les organisateurs de la rave party à Fontjoncouse dans le massif des Corbières, sur les terres de l’Aude ravagées début août par un violent incendie, ont présenté ce jeudi 4 septembre leurs excuses aux habitants des villages concernés.
«Nous sommes profondément désolés d’avoir blessé les sentiments des personnes et des communautés touchées par l’incendie. Il n’y a aucune excuse possible : nous avons été inconscients de l’impact que nous pouvions — et que nous avons effectivement — causé», dit le texte à en-tête des collectifs à l’origine de la rave «From dusk tildawn 2025», qui s’est déroulée de vendredi à mardi.
«Grave erreur»
Environ 2 500 fêtards, selon l’estimation de la préfecture de l’Aude, se sont rassemblés sur des terrains agricoles, au milieu d’une végétation calcinée par l’incendie qui a parcouru 16 000 hectares dans le massif des Corbières du 5 au 10 août. Le plus gros feu répertorié depuis un demi-siècle sur le pourtour méditerranéen a détruit une trentaine de maisons, causé des dégâts aux exploitations viticoles et tué une dame âgée.
Dans un communiqué posté sur X, les collectifs reconnaissent avoir commis «une grave erreur en choisissant un lieu récemment brûlé. Car même si nous pensions, à tort, qu’un endroit déjà endommagé causerait moins de préjudice, nous avons provoqué exactement l’inverse». «Depuis le début, nous avions convenu que la fête servirait aussi à soutenir la zone touchée, et nous restons engagés dans cette voie», promettent-ils.
Interview
Au sujet des heurts ayant opposé participants à la fête et villageois cherchant à les déloger, ils ont dénoncé «la violence qui s’est produite pendant la fête — avec des agriculteurs venus avec leurs tracteurs, détruisant des voitures, nous lançant des pierres, incendiant des camions». Et d’assurer que la contestation locale ne concernait pas le choix du lieu mais simplement le fait d’occuper un espace pour y faire la fête.
Mardi en fin de journée, les derniers participants à la fête ont évacué sous la surveillance des forces de l’ordre qui leur ont dressé 1 500 contraventions, la zone étant interdite d’accès du fait d’un arrêté préfectoral.