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Supplique

Nouvelle-Calédonie : Emmanuel Macron demande «la levée définitive de tous les barrages»

Dans une lettre adressée aux Calédoniens, le président de la République requiert «la levée définitive de tous les barrages» et appelle «à la constitution d’un nouveau contrat social calédonien», une semaine après la suspension de sa réforme électorale contestée et des semaines de troubles.
Les autorités dégagent un barrage routier sur la RT1, le 4 juin en Nouvelle-Calédonie. (Delphine Mayeur /AFP)
publié le 18 juin 2024 à 9h07

Emmanuel Macron presse pour un apaisement en Nouvelle-Calédonie. Le président de la République a demandé ce mardi 18 juin «la levée ferme et définitive de tous les barrages» dans le territoire et «la condamnation des violences sans faux-semblants» dans une lettre envoyée aux Calédoniens. «La situation dans laquelle la Nouvelle-Calédonie a été réduite par quelques-uns demeure inadmissible et ceux qui l’ont encouragée devront répondre de leurs actes», écrit le chef de l’Etat, qui s’était rendu sur place le 23 mai.

Rappelant qu’il a décidé de ne pas convoquer de Congrès pour adopter le projet de réforme électorale constitutionnelle à l’origine des émeutes de mai, il appelle «à la constitution d’un nouveau contrat social calédonien». «Ce dialogue devra naturellement porter sur la nature des liens qui seront tissés avec la France, des liens unissant sans entraver, des liens de solidarité mutuels», écrit-il. «Il faut toujours plus de temps pour construire que détruire. Mais la patience est toujours la condition de l’espérance», conclut-il.

Ce projet de loi constitutionnelle entendait élargir la liste des électeurs – gelée depuis 2007 – aux scrutins provinciaux, cruciaux sur le territoire. De quoi bouleverser les équilibres, dans les urnes, entre indépendantistes et unionistes. Environ 25 000 habitants, natifs ou résidents depuis dix ans, auraient pu intégrer la liste électorale, au risque de marginaliser le peuple autochtone kanak, accusaient les indépendantistes.

Les écoles et l’aéroport de Nouméa rouverts

Signe d’un très lent retour à la normale après cinq semaines de troubles, les écoles ont rouvert lundi, tout comme l’aéroport international de Nouméa, tandis que l’entrée en vigueur du couvre-feu nocturne a été repoussée de 18 heures à 20 heures.

Mais dans ses rues, la capitale du territoire français du Pacifique Sud porte encore les marques des violences. Bâtiments brûlés, dont des établissements scolaires, barrages des indépendantistes et contre-barrages des non-indépendantistes rappellent la crise qui a ébranlé la Nouvelle-Calédonie.