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Tensions

Nouvelle-Calédonie : Macron prêt au référendum sur la réforme contestée

«Je peux aller à tout moment au référendum» sur cette réforme déjà adoptée par le Sénat puis l’Assemblée nationale, a fait valoir le chef de l’Etat dans un entretien au «Parisien». L’aéroport international de Nouméa demeurera fermé aux vols commerciaux jusqu’au dimanche 2 juin.

Des personnes tiennent un barrage routier, avec des drapeaux kanaks, contrôlant l'accès à un quartier de Nouméa, en Nouvelle-Calédonie, le 24 mai 2024. (Theo Rouby/AFP)
Publié le 26/05/2024 à 8h24, mis à jour le 26/05/2024 à 10h12

La situation reste «difficile» ce dimanche 26 mai en Nouvelle-Calédonie, où les forces de l’ordre peinent toujours à contrôler certains quartiers du Grand Nouméa malgré la volonté de «rétablir l’ordre» d’Emmanuel Macron, qui se dit prêt à soumettre au référendum national la réforme contestée du corps électoral.

«Je peux aller à tout moment au référendum» sur cette réforme déjà adoptée par le Sénat puis l’Assemblée nationale, a fait valoir le chef de l’Etat dans un entretien au Parisien. Il rappelle toutefois sa volonté de voir les élus calédoniens s’entendre sur «un accord global qui viendrait enrichir le texte déjà voté par le Parlement».

La situation «demeure très difficile pour les habitants de l’île»

L’aéroport international de Nouméa demeurera fermé aux vols commerciaux jusqu’au dimanche 2 juin, a par ailleurs indiqué ce dimanche la Chambre de commerce et d’industrie de Nouvelle-Calédonie, gestionnaire de la plateforme. Cela portera à près de trois semaines la fermeture de cet aéroport.

Le territoire français du Pacifique Sud est plongé dans le chaos depuis le 13 mai, sur fond d’adoption à Paris d’une réforme prévoyant le dégel du corps électoral local, c’est-à-dire son élargissement aux personnes établies depuis au moins 10 ans. Les partisans de l’indépendance jugent que ce dégel risque de «minoriser» encore plus le peuple autochtone kanak.

Sur le terrain, la situation «demeure très difficile pour les habitants de l’île, en particulier dans le Grand Nouméa», a relevé samedi soir la ministre déléguée aux Outre-mer, Marie Guévenoux, dans un communiqué. Si la situation est plus calme et qu’un semblant de vie quotidienne renait par endroits, quelques quartiers restent difficiles d’accès aux forces de l’ordre : à Koutio, dans la ville de Dumbéa, une banque a brûlé dans la nuit, a appris un journaliste de l’AFP.

De nombreux barrages sont toujours en place, malgré les efforts des plus de 2 700 policiers et gendarmes déployés qui les démontent dans la nuit. Des CRS contrôlent l’entrée de la zone industrielle de Ducos, durement touchée depuis le début des émeutes. Dans le quartier populaire des Villages de Magenta, lui aussi très touché mais où le calme règne dimanche, une queue s’est formée devant le supermarché du quartier, que les jeunes assurent protéger des incendies et pillages.

Mise à jour à 10h12, aéroport de Nouméa fermé aux vols commerciaux jusqu’au 2 juin.