Menu
Libération
Chut

Nuisances aériennes : des chiffres en baisse en 2024, mais des points noirs qui persistent

Dans son rapport annuel publié ce mercredi 11 juin, l’Autorité de contrôle des nuisances aéroportuaires assure que 665 poursuites ont été engagées contre des compagnies l’année dernière, contre 769 en 2023.
L’aéroport nantais avait été identifié en 2023 comme un des points noirs sur un tableau globalement en amélioration. ( Maylis Rolland/Hans Lucas. AFP)
publié le 11 juin 2025 à 18h14

Les compagnies aériennes ont commis 13,5 % d’infractions en moins à la réglementation environnementale en 2024 que l’année précédente en France, selon un bilan de l’Autorité de contrôle des nuisances aéroportuaires (Acnusa) publié ce mercredi 11 juin. La situation reste toutefois plus mauvaise qu’avant la crise sanitaire de 2019.

Dans son rapport annuel, l’administration a engagé au total 665 poursuites contre des compagnies l’année dernière, après 769 en 2023, pour manquements aux règles encadrant la pollution et le bruit, en particulier celles liées aux couvre-feux nocturnes.

Nantes en tête, le bassin lyonnais à la traîne

Cette nouvelle amélioration, après le pic de 944 infractions en 2022 en pleine reprise chaotique du trafic aérien dans la foulée de la pandémie, est «largement due» aux progrès constatés à l’aéroport de Nantes-Atlantique, où le couvre-feu a été bien mieux respecté l’année dernière. Les compagnies s’y sont vu reprocher 127 manquements, contre 290 un an plus tôt, selon l’Acnusa. L’aéroport nantais avait été identifié en 2023 comme un des points noirs sur un tableau globalement en amélioration.

Carton rouge en revanche pour les compagnies desservant Lyon-Saint-Exupéry, qui ont commis six fois plus d’infractions en 2024 que l’année précédente, 123 contre 20, après déjà un triplement en 2023, selon l’Acnusa. Au total, selon l’autorité, le nombre de manquements en 2024 «reste un peu plus élevé que celui de 2019, année record en matière de trafic» aérien en France, un niveau qui n’avait pas encore été retrouvé l’an dernier.

Bonnet d’âne pour Air Nostrum, Air France bonne élève

L’Acnusa, autorité indépendante dotée de pouvoirs de sanction, a précisé avoir infligé pour plus de 6 millions d’euros d’amende l’année dernière aux compagnies aériennes – les trois quarts pour violation d’un couvre-feu. Au total, 295 sanctions ont été prises par l’autorité en 2024 (en 2023, 637 amendes avaient été prononcées pour un montant total de plus de 11 millions d’euros). Mais ce chiffre n’est pas comparable à celui de l’année précédente car le poste de président de l’Acnusa est resté vacant une grande partie de 2024, entravant le fonctionnement de l’instance, avant la nomination du préfet Pierre Monzani entérinée en décembre.

Parmi les transporteurs les plus sanctionnés en 2024 figurent la compagnie régionale espagnole Air Nostrum, avec 10,8 sanctions pour 10 000 mouvements, suivie de l’irlandaise Aer Lingus (8,6) et de la low cost espagnole Volotea (7,7). Les compagnies françaises Air France et Transavia font en revanche figure de bonnes élèves avec un taux de 0,2 chacune.