Jean-Philippe attend devant l’OM Café, en face de l’ombrière du Vieux-Port de Marseille où les supporteurs ont donné rendez-vous dès 9 heures. Il est venu avec sa compagne et Philou, son ami. «Vêtu de noir et arborant une écharpe aux couleurs olympiennes», comme l’ont demandé les clubs du Vélodrome. Avec eux, ils sont des milliers à s’être rassemblés ce vendredi pour suivre le cercueil de Bernard Tapie et longer le quai en direction de la cathédrale de la Major, où vont se tenir les obsèques. La veille, les Marseillais avaient déjà rempli une tribune du Vélodrome pour un premier hommage. Une millième fois, ils ont rejoué sur grand écran le match OM-Milan du 26 mai 1993. A la 44e minute, quand le but de Basile Boli offre à la ville son étoile européenne, le cercueil de Bernard Tapie est entré sur la pelouse, porté par les présidents des groupes de supporteurs qui ont ensuite lu un texte : «Boss, nous te devons cet indescriptible sentiment qui, à chaque souffle de nos vies, historique ou misérable, résonne en nous comme une victoire. Tu as fait de nous d’éternels vainqueurs.»
Jean-Philippe sait où se noue sa tristess