Dans le centre d’incendie et de secours des pompiers du Var, au Muy, le mur d’écrans est bicolore. Les huit télés affichent du vert et du bleu. En bas, la forêt s’étale à perte de vue. En haut, la mer et le ciel se mêlent. Entre les deux, la délimitation reste nette : il n’y a pas l’ombre d’un flou, d’une fumée, d’une flamme. Ouf. Toute la journée, Mathys et Pierre balaient du regard tous les massifs forestiers du département. Ces opérateurs zieutent 29 caméras installées sur les hauteurs. Les nouvelles technologies commencent à remplacer les vigies : deux tours de guet pour pompiers ont fermé cette année. Les trois dernières connaîtront le même sort l’été prochain. Des caméras sont déjà fixées à leur sommet. Elles sont les yeux des soldats du feu.
C’est la dernière année que Pierre monte à la tour de guet de Cotignac. Là-haut, depuis sept ans, le Varois forge son regard. Il maîtrise la géographie et la topographie, la végétation et le vent, les vallons et voies de circulation. Il sait repérer les départs de feu dès les premi