Après avoir poussé la porte au bout de la rue Ligner, dans le XXe arrondissement de Paris, les empreintes de chaussures peintes en jaune sur le carrelage du lycée Charles-de-Gaulle guident jusqu’à l’entrée. Deux percolateurs géants trônent sur une table en bois. Thé ou café, au choix, comme premier réconfort. Orientées par le service intégré d’accueil et d’orientation (SIAO), le 115 ou les maraudes de quartier, les personnes à la rue viennent frapper à la porte de cet ancien lycée professionnel reconverti, avant Noël, en centre d’hébergement d’urgence. Comme ce lieu, trois autres lycées franciliens ont été réquisitionnés «pour faire tampon», assure Christophe Noël du Payrat, directeur de cabinet du préfet de la région Ile-de-France.
Précarité
Pas de tente, mais des draps comme refuge. Dansoko et son mari, Samoussa, ont dormi des mois à la rue, à «Stalingrad», station de métro devenue le symbole d’une politique d’hébergement en crise. «J’avais très froid, c’était horrible», raconte la Sénégalaise arrivée en juillet à Paris. Avant d’atterrir au lycée Charles-de-Gaulle, elle et son mari ont insisté auprès du 115 tous les matins, en espérant trouver un toit pour la nuit. «On a réussi à dormir quelques fois dans un centre à Porte d’Orléans [dans le sud de Paris, ndlr] mais on n’a jamais réussi à rester deux nuits de suite. Ici, c’est la première fois qu’ils nous donnent la chance de rester un mois.» Cette chance, elle a l’allure de salles de classe reconve