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Libération
Reportage

«On est ni salarié ni indépendant» : les accueillants familiaux, une alternative à l’Ehpad, mais un modèle en difficulté

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Rémunérés pour accompagner des personnes âgées ou handicapées en perte d’autonomie, ces accueillants ne sont pas reconnus comme des travailleurs. Alors que leur nombre est en baisse depuis une dizaine d’années, ils souhaitent une redéfinition de leur statut.
Marie Provot vit avec ses trois «dames», Yolande (98 ans, à gauche), Lili (92 ans) et Thérèse (93 ans). (Marion Parent/Libération)
par Adèle Pétret et Photos Marion Parent
publié le 17 août 2025 à 10h10

Repas bios, balades et lotos, du matin au soir et chaque jour de la semaine, le quotidien de Marie Provot, 60 ans, tourne autour de celles qu’elle appelle ses trois «dames», accueillies dans sa maison de 250 mètres carrés au Pizou, près de Sarlat (Dordogne). Lili, 92 ans, Thérèse, 93 ans, et Yolande, 98 ans, vivent au rez-de-chaussée, chacune sa chambre avec salle de bains et douche à l’italienne adaptée. Marie Provot et son mari habitent l’étage. Il y a quinze ans, cette ancienne aide médico-psychologique dans une structure d’accueil pour personnes handicapées s’est reconvertie comme accueillante familiale. Elle accompagne à son domicile les personnes âgées en perte d’autonomie dans leur vie quotidienne, entre la toilette, les repas, les activités et les rendez-vous médicaux, du petit déjeuner à la verveine du soir. Une activité méconnue, d’abord exercée sans forme légale dans des zones rurales, avant d’être encadrée en 1989 après la médiatisation de cas de maltraitances.

Ce «métier», Marie Provot l’affectionne beaucoup, mais il n’est pas reconnu comme tel. L’accueil familial, comme le note la Direction générale de la cohésion sociale, est en fait «une activité à destination des particuliers, à titre onéreux, réglementée par le code de l’action sociale et des familles et placée sous le contrôle du président du conseil général» du dépar