Dans la mallette de certaines infirmières libérales, aux côtés des compresses, seringues et comprimés, une bombe lacrymogène au poivre s’échappe parfois d’une poche latérale. «D’autres avouent être équipées d’une petite matraque», un outil devenu pour elles «indispensable pour se sentir en sécurité», déplore Daniel Guillerm, président de la Fédération Nationale des Infirmiers, premier syndicat national des professionnels libéraux. J’ai de plus en plus de témoignages similaires, et c’est en cela que c’est inquiétant.»
Alors qu’une étude inédite de l’Ordre National des infirmiers a révélé mercredi que plus de la moitié des infirmières françaises dans le privé ou en libéral, avaient déjà été victimes de violences sexistes et sexuelles (VSS) dans le cadre de l’exercice de leur profession – un chiffre qui atteint près d’un quart pour les hommes – les soignants intervenant à domicile veulent mettre en lumière la particularité de leur statut d’indépendant, et «les risques démultipliés» qui y sont associés, note Daniel Guillerm. Pour cette catégorie d’infirmiers, les auteurs des violences sont moins les autres soignants ou les responsables hiérarchiques que les patients, à qui «ils sont confrontés directement, mais surtout, et