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«Personne ne sait comment avoir ces postes» : le concours du CNRS pour les chercheurs handicapés vivement critiqué

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Jugée «arbitraire et opaque», la voie d’accès au centre de recherche spécifique aux personnes en situation de handicap est mise en cause par des scientifiques, candidats et syndicalistes, qui dénoncent un système valorisant le réseautage au détriment du mérite.
Lors du rassemblement à Paris pour dénoncer, vingt ans après la loi handicap, des «droits toujours bafoués», le 10 février 2025. (Cha Gonzalez/Libération)
publié le 20 juillet 2025 à 8h14

Anna (1) estime être une candidate «malheureuse». Porteuse d’un handicap invisible qu’elle préfère taire par peur du jugement, mais qui lui provoque «une anxiété chronique et une grande fatigabilité», cette docteure spécialisée dans les manuscrits médiévaux de la Bible a échoué à deux reprises au recrutement des chercheurs et chercheuses handicapées du Centre national de la recherche scientifique (CNRS). Une voie d’entrée voulue inclusive, présentée sur le site du CNRS comme en «conformité avec les concours chercheurs de droit commun». Pourtant, à rebours de l’ambition d’un accès à la recherche équitable et exigeant pour les personnes handicapées, Anna a fait l’expérience d’un concours aux critères de sélection «opaques» et «arbitraires». En février, après avoir déposé un recours gracieux, resté sans réponse de l’institution, elle a saisi le tribunal administratif de Versailles (Yvelines) pour contester le rejet de sa candidature.

La carrière d’Anna est grignotée par de nombreuses périodes d’arrêt de travail, en raison de «problèmes de santé liés à [son] handicap». Après avoir soutenu sa thèse