Menu
Libération
Reportage

«Personne ne sera contrôlé à la sortie !» : à Sarcelles, police et population tentent de discuter, voire de se comprendre

Article réservé aux abonnés
Dans un quartier de reconquête républicaine de cette ville du Val-d’Oise, une association fait se rencontrer des habitants et des représentants de force de l’ordre, au croisement des failles républicaines et du fossé générationnel.
A Sarcelles, le 3 février 2021. (Alain Jocard/AFP)
publié le 31 janvier 2025 à 12h09

La nuit est tombée jeudi 30 janvier sur le quartier des Lochères, à Sarcelles (Val-d’Oise). Sous les projecteurs du terrain de foot, des jeunes en chasubles fluo crient. Mais dans la grande salle de la maison de quartier Valéry-Watteau, un ange traverse les effluves de café froid. A la vingtaine d’habitants assis en cercle sur des chaises pliantes, un policier municipal en tenue lance : «N’hésitez pas !» Réda Didi, veste de costume et impeccables baskets blanches, blague : «Personne ne sera contrôlé à la sortie !» Il est le cofondateur de l’association Graines de France, organisatrice de ce moment d’échange qui peine à démarrer. Quelques instants auparavant, il déambulait main sous le menton au centre de l’assistance pour l’inciter à parler «sans filtre» lors de cette rencontre «police-population», suscitée par un appel à projets de la préfecture du Val-d’Oise à destination des quartiers de reconquête républicaine.

Il y avait une demande. Car la relation entre uniformes et citoyens «va mal», diagnostique Aziza Berkouki, représentante de parents d’élève et responsabl